Incendie chez Elmec : qu’arrivera-t-il au robot Erion?

Malgré une belle progression du développement de son robot-tracteur Erion, tout ou presque est à recommencer.

Publié: 14 décembre 2023

Incendie chez Elmec : qu’arrivera-t-il au robot Erion?

La nouvelle usine de l’entreprise québécoise Elmec de Trois-Rivières a été détruite par les flammes le 7 novembre au matin, détruisant sa flotte de six robots-tracteurs Erion.

Samuel Pittet, concepteur mécanique chez Elmec, était au volet Nouvelles technologies des Journées horticoles et grandes cultures, à Saint-Rémi, le 6 décembre dernier. Dans le cadre d’une présentation, il a mentionné que malgré une belle progression du développement de son robot-tracteur Erion, tout ou presque était à recommencer.

La première partie de la présentation de Samuel Pittet aux Journées horticoles ne faisait aucune allusion au désastre. L’ingénieur a fait un survol des avancées récentes du dernier prototype de l’Erion. Vers la fin de la présentation, Samuel Pittet a répondu lui-même à la question brûlante : que fera Elmec suite à l’incendie? Recommencer ou jeter la serviette?

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Le simple fait de donner la conférence en dépit des circonstances répondait à la question : Elmec va persévérer. L’année d’essais 2024 est évidemment perdue, mais l’occasion se présente maintenant de revoir en profondeur la conception de la machine en vue de la fabrication d’un prototype de 3e génération.

Comme porte-outil et robot multitâches, l’Erion s’arrime avec une variété d’appareils agricoles d’autres fabricants qu’il peut soit porter sous son ventre, soit tirer derrière lui. Un des thèmes de la conférence portait justement sur la collaboration nécessaire des équipementiers spécialisés dans la fabrication de robots agricoles.

Selon Samuel Pittet, l’Erion a démontré lors d’essais cet été qu’il est capable de travailler en champ de façon précise et efficace dans des conditions réelles. Par exemple, dans l’ail, le robot a pu semer, sarcler puis récolter. Le producteur chez qui ces essais ont eu lieu a constaté qu’il n’aurait pas mieux fait avec ses méthodes habituelles. 

Le robot est entièrement électrique et très économique à opérer — pour le sarclage dans l’ail, par exemple, on parle d’un coût d’opération de 0,80 $ de l’heure. Mais avec un coût de fabrication de 300 000 $, le 2e prototype n’était pas conçu pour être vendu. En plus des correctifs aux lacunes technologiques révélées lors des derniers essais, la refonte en profondeur de l’Erion vise une réduction importante des coûts de fabrication afin de le rendre accessible à l’achat pour les producteurs.

En plus d’être entrepreneur, le président d’Elmec Jean-Marc Pittet est un passionné d’agriculture. Cette passion lui sera utile avec ce qui l’attend dans la renaissance de son projet de tracteur autonome intelligent.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Frédéric Jean

Frédéric Jean

Journaliste

Frédéric Jean est rédacteur agréé et consultant scientifique pour des projets de recherche et développement. Il développe à travers sa compagnie Canopée des systèmes d’épandage par drone pour la lutte biologique.