Utiliser des inhibiteurs de nitrification d’azote pour le lisier, oui ou non?

Publié: 30 avril 2015

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fosseLe lisier, cet engrais organique apporte plusieurs éléments nutritifs en plus de contribuer à maintenir la santé des sols. Parmi ces éléments, l’azote est probablement le moins stable et sûrement le plus difficile à maintenir dans la zone racinaire, rapporte Jerry May du service de l’extension de l’Université de l’État du Michigan.

Le lisier fournit l’azote à la culture de deux façons : directement sous forme ammoniacale et indirectement par son apport de matière organique. Pour cette dernière, l’azote est libéré au fur et à mesure de sa décomposition. Les bactéries responsables de cette décomposition sont plus actives par temps chaud lorsque la plante est en croissance active. Le synchronisme entre la disponibilité de cet azote et les besoins de la culture est idéal. Par contre, la situation est différente pour l’azote des lisiers sous forme ammoniacale. Après l’application, la forme ammoniacale (NH3) se transforme rapidement en forme ammonium (NH4 +) et s’accroche sur les particules de sol chargées négativement.

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À l’aide de bactéries présentes dans le sol, les NH4 + se transforment en nitrite (NO2-) et nitrate (NO3-). C’est le processus de nitrification. Or, comme dans le cas de la matière organique, les températures plus chaudes accélèrent le procédé et il y a un risque d’avoir trop de nitrates disponibles au moment où la culture n’est pas prête à tous les utiliser. Ces nitrates non utilisés sont exposés au lessivage, car leur charge négative les empêche de se fixer aux particules de sol. Certains inhibiteurs de nitrification ralentissent le processus de nitrification en contrôlant la population de bactéries responsables de ce procédé.

Les résultats compilés pendant une quinzaine d’années au Minnesota, aux États-Unis, ont révélé un succès mitigé, mais très dépendant de la météo. Ainsi, si du temps chaud et pluvieux persiste après l’application d’azote, les inhibiteurs de nitrification procurent un rendement additionnel grâce à une meilleure gestion de l’azote. Les producteurs devraient considérer l’utilisation d’inhibiteurs de nitrification comme une assurance contre les conditions météo défavorables, mais il ne faut pas s’attendre à un rendement supérieur en conditions normales, conclut l’article.

Source : Ontario Farmer

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