Bruxelles (Belgique), 30 mai 2005 – La France a réaffirmé à Bruxelles sa « vigilance » sur la préservation de la politique agricole commune face à toute « tentation » de la remettre en cause dans les négociations sur le futur budget de l’UE après la victoire du « non » au référendum sur la Constitution.
« Concernant la politique agricole commune, elle n’est pas remise en cause par ce qui s’est passé hier dans notre pays », a assuré le ministre de l’Agriculture de Paris, Dominique Bussereau, en marge d’une réunion avec ses collègues.
Sauf, a-t-il reconnu, « que naturellement les tentations par rapport aux 8 milliards (d’aides agricoles) que reçoit notre pays… vont peut-être être un peu excitées et nous devrons certainement être extrêmement vigilants ».
« Le risque peut exister… C’est la raison pour laquelle nous étions là aussi ce matin, pour bien réaffirmer la vigilance de la France sur les suites de l’accord que le président de la République et le chancelier Schröder avaient conclu sur le financement de la PAC jusque’en 2013 », a-t-il ajouté.
Le président français Jacques Chirac et le chancelier allemand Gerhard Schröder avaient fait entériner en octobre 2002 par leurs pairs du Conseil européen un accord fixant par avance les dépenses de soutien aux agriculteurs du futur budget 2007-2013. Cet accord n’a jamais été remis en cause directement, mais il continue encore aujourd’hui de faire grincer des dents dans certains Etats membres comme le Royaume Uni.
« Dans les négociations budgétaires actuelles, la situation politique allemande est au moins aussi importante que la situation politique française. C’est au niveau des chefs d’Etat et de gouvernement que tout cela se règle », a également fait valoir Dominique Bussereau.
Malgré le non français à la Constitution et l’approche des législatives anticipées prévues à l’automne à Berlin, la présidence luxembourgeoise de l’UE a refusé dimanche de faire son deuil d’un accord sur le budget communautaire 2007-2013, susceptible à ses yeux de relancer la machine européenne.
Au lendemain du scrutin français, le ministre de l’Agriculture de Paris a par ailleurs assuré avoir reçu à Bruxelles « beaucoup » de témoignages de « sympathie, d’amitié même », qui se sont traduits de la part de ses collègues « par des sourires, par des tapes sur l’épaule, par des mots ».
« C’est une réunion que nous aurions préféré aborder avec un oui du peuple français. Nous avons appliqué ce qu’a indiqué le président de la République dimanche soir: l’Union continue, les traités actuels fonctionnent, les ministres français et les diplomates français font leur travail », a-t-il conclu.
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Source : AFP