Québec (Québec), 22 septembre 2004 – La ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, Mme Françoise Gauthier, a demandé, à l’occasion de la conférence annuelle des ministres de l’Agriculture qui s’est tenue les 21 et 22 septembre, à Brudenell, à l’Île-du-Prince-Édouard, la conclusion d’un accord avec le gouvernement fédéral concernant le redressement de l’industrie bovine canadienne. « Je souscris à l’objectif de redresser l’industrie bovine canadienne et québécoise, à la suite des effets qu’a suscités l’encéphalopathie spongiforme bovine. Cependant, l’atteinte de cet objectif doit se faire avec la flexibilité que requiert la problématique de l’industrie québécoise », a indiqué la ministre.
La ministre Gauthier a indiqué que les éléments de la stratégie annoncée par le gouvernement fédéral sont valables. La stratégie a pour objet d’accroître les efforts pour l’ouverture des frontières, d’augmenter la capacité d’abattage, de soutenir l’industrie et de développer les marchés. « Toutefois, c’est le contenu des programmes de soutien aux producteurs qu’il faut adapter à la situation des producteurs du Québec », a mentionné Mme Gauthier. La ministre a formulé une proposition à son homologue fédéral concernant la mise en oeuvre des programmes au Québec et elle se dit confiante d’en arriver à un accord bilatéral dans les prochains jours.
Au cours de la conférence, les discussions ont porté également sur la mise en oeuvre du Cadre stratégique agricole (CSA), l’élaboration d’un cadre pour la politique alimentaire pancanadienne et l’état des négociations à l’Organisation mondiale du commerce (OMC).
Cadre stratégique agricole (CSA)
Les ministres ont fait le point sur la mise en oeuvre des différents programmes du Cadre stratégique agricole. Sur ce chapitre, la ministre a mentionné à son homologue fédéral que la mise en oeuvre de certains programmes occasionne de la lourdeur et de la rigidité administrative pour les producteurs du Québec. « Agriculture et Agroalimentaire Canada devra procéder à des ajustements afin d’introduire plus de souplesse dans les modalités de mise en oeuvre du Cadre stratégique agricole, notamment dans le programme sur les services-conseils en région », a précisé Mme Gauthier.
Politique alimentaire nationale
Les ministres ont poursuivi les discussions amorcées à l’occasion de la dernière rencontre, à Toronto, en avril 2004, concernant l’élaboration d’un cadre stratégique pour une politique alimentaire nationale. La politique alimentaire pancanadienne viserait à mieux coordonner l’action des gouvernements, au Canada, dans les domaines de l’inspection des aliments, de la qualité des aliments, de la santé animale et de la santé des plantes.
À cet égard, Mme Gauthier a indiqué « qu’il est opportun que la politique alimentaire canadienne soit bien coordonnée ». La ministre a toutefois rappelé que le Québec ne s’engagera pas à l’égard des grands éléments d’une politique alimentaire pancanadienne sans en connaître les détails. De plus, celle-ci devra respecter les compétences du Québec et les institutions qu’il a mises en place dans le domaine de la salubrité et de la qualité des aliments.
Négociations à l’OMC
Les ministres ont également fait le point sur les négociations en cours à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). À ce sujet, la ministre Gauthier a demandé au gouvernement fédéral de demeurer vigilant dans la défense de la gestion de l’offre et de la capacité du Canada à soutenir son industrie.
La ministre a souligné « qu’il serait important, pour atteindre ses objectifs, que le Canada poursuive ses efforts quant à établir des alliances sur le plan international pour la défense des intérêts canadiens. Dans cette optique, il m’apparaît primordial de travailler à l’établissement d’une stratégie afin de bâtir, dès maintenant, des alliances favorisant la position canadienne. »
Organismes génétiquement modifiés (OGM)
Par ailleurs, la ministre en a profité pour aborder avec ses homologues la question de l’étiquetage obligatoire des OGM. Mme Gauthier a demandé aux ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l’Agriculture d’examiner la possibilité de faire évoluer le système d’étiquetage volontaire des OGM en vigueur au Canada vers un étiquetage obligatoire. La ministre a rappelé « qu’il s’agit d’une préoccupation de la population canadienne et québécoise et que le Québec doit agir en collaboration avec le Canada et les provinces dans ce dossier ». Aussi, à la demande de Mme Gauthier, les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l’Agriculture ont accepté de débattre de ce sujet à la prochaine rencontre des ministres de l’Agriculture.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Agriculture Canada
http://Aceis.AGR.CA/
Ministère de l’agriculture des pêcheries et de l’alimentation du Québec (MAPAQ)
http://www.agr.gouv.qc.ca/
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