Avec le nouvel Accord Canada – États-Unis – Mexique, l’ACEUM, qui remplace l’ALENA, on pourrait penser que la pression américaine envers la gestion de l’offre soit terminée. Cet accord s’est soldé par des pertes pour la gestion de l’offre au Canada, mais au final, les trois pays étaient satisfaits de l’entente.
Aux États-Unis, l’ACEUM a été appuyé «de façon renversante, écrasante», selon le chercheur Rafael Jacob de la Chaire de recherche Raoul-Dandurand de l’Université du Québec à Montréal lors d’une conférence offerte au Rendez-vous laitier de l’AQINAC le 31 mars 2021. Le présent accord a été appuyé avec un plus grand consensus que le précédent accord, l’ALENA qui a pourtant tenu bon pendant 25 ans. Cet appui est présent non seulement chez les élus des deux partis politiques, mais aussi chez les gens d’affaire et les syndicats. Pour ces raisons, le chercheur estime que l’accord est là pour rester à court, moyen et probablement long terme.
Alors, où est la menace supplémentaire pour la gestion de l’offre? Nous étions habitués à un Donald Trump protectionniste. Or, Joe Biden est lui aussi protectionniste. C’est le cas aussi du «sénateur le plus puissant des États-Unis», le leader démocrate au sénat, Chuck Schumer. Il était parmi les plus aggressifs pour obtenir plus de parts de la gestion de l’offre. Il y a aussi l’actuel secrétaire à l’agriculture, Tom Vilsack. Il a occupé le même rôle sous la présidence de Barack Obama. Pendant les années Trump, il faisait du lobbying en critiquant farouchement le secteur laitier canadien, incluant le système de gestion de l’offre.
À lire aussi

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault
Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.
Malgré ces menaces, il y a encore aux États-Unis des groupes qui veulent faire pression pour diminuer la pression sur la gestion de l’offre canadienne. La raison? Ils aimeraient voir mettre en place un système de gestion de l’offre au sud de la frontière. «Donc, il y a un potentiel pour qu’il se passe beaucoup de choses. Il ne faut pas penser que parce que Trump est parti, c’est l’accalmie totale», dit Rafael Jacob.