Le 2 février 2022, les Producteurs laitiers du Canada annonçaient que le secteur laitier canadien deviendrait carboneutre en 2050. Cela s’est fait sentir dans la Journée d’information scientifique sur les bovins laitiers et les plantes fourragères organisée par le CRAAQ à Drummondville le 8 février 2023.
La mise en place du nouveau « laboratoire vivant lait carboneutre » est un bel exemple. Initié par les Producteurs de lait du Québec, il sera piloté par Novalait. Embauché par les PLQ, Guy Allard a présenté le projet qui réunit des agriculteurs, des scientifiques et d’autres partenaires.
Dans ce projet, des essais avec des technologies et des pratiques de gestion auront lieu en conditions réelles. Il regroupera de nombreux partenaires qui œuvreront dans quatre régions (voir le tableau ci-bas pour la liste des partenaires). Les mesures à la ferme comprendront trois volets : la faisabilité (technique), la désirabilité (humain) et la viabilité (économique). Une demande de financement a été déposée en janvier auprès d’Agriculture et Agroalimentaire Canada. Une réponse est attendue d’ici avril.
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« Si le financement n’est pas accepté, il va falloir trouver une autre source de financement parce qu’il va falloir que ça se fasse », dit Guy Allard, directeur du Pôle d’expertise en plantes fourragères et consultant pour Novalait dans le cadre du projet laboratoire vivant lait carboneutre. Ce professeur retraité de l’Université Laval ajoute que, pour atteindre l’objectif de carboneutralité en 2050, il ne faut pas attendre en 2040 pour se mettre en marche.
Partenaires du projet du « laboratoire vivant lait carboneutre »
Partenaires régionaux :
– CIARC – Agrinova – UPA Montérégie
Partenaires de recherche :
– Agriculture et agroalimentaire Canada, Agrinova, BioChar Boréalis, IRDA, Université Laval, Université McGill
Autres partenaires :
– Agriclimat, Lactanet, Logiag, Pôle-PFQ
– Les Producteurs laitiers du Canada
– Agropur coopérative, Danone, General Mills, Lactalis
– CRAAQ, ITAQ
Les fourrages à l’honneur
Pour arriver à la carboneutralité, il faudra notamment miser sur la santé des sols, les bénéfices des plantes pérennes pour la séquestration du carbone, l’agroforesterie et une meilleure connaissance de la régie d’alimentation des vaches laitières. Ces sujets étaient aussi abordés lors de la Journée d’information scientifique sur les bovins laitiers et les plantes fourragères qui a attiré 173 participants.
Dans sa conférence, la professeure adjointe Marie-Élise Samson, du Département des sols et de génie agroalimentaire de l’Université Laval, a démontré à quel point les plantes pérennes peuvent avoir un système racinaire important qui contribue à la santé des sols et à la séquestration du carbone.
De son côté, la chercheuse Marie-Noëlle Thivierge, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada, a fait une revue de littérature ayant pour objectif de répertorier les différentes stratégies permettant d’améliorer la résilience des systèmes fourragers et de faciliter l’adaptation aux changements climatiques. Les résultats ont été publiés dans un chapitre portant sur les changements climatiques et les systèmes fourrages du nouveau Guide de production – plantes fourragères édité par le CRAAQ.
Pour sa part, le chercheur Fadi Hassanat, d’Agriculture et Agroalimentaire Canada à Québec, a expliqué que plusieurs pratiques de gestion des fourrages peuvent être adaptées au profil de la ferme afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la production laitière. Pour évaluer les effets d’une stratégie, une analyse du cycle de vie est nécessaire.
