« Le Canada pourrait saisir une occasion historique de nourrir un monde qui a faim s’il parvient à mieux conjuguer main-d’œuvre, capital et innovation dans le secteur agricole, a affirmé John Stackhouse, premier vice-président RBC dans un rapport publié sur le secteur. « Nous estimons que notre pays pourrait redevenir une superpuissance agricole tout en réduisant les émissions de gaz à effet de serre et en soutenant les milliers de collectivités dont il est tissé. »
Le rapport indique que la contribution du secteur au PIB pourrait atteindre 51 milliards de dollars d’ici 2030, contre 32 milliards de dollars aujourd’hui. La productivité du secteur pourrait dépasser celui des secteurs de l’automobile et de l’aérospatiale réunis, mais à la condition que les bons investissements dans la main-d’œuvre et la technologie soient réalisés.
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La population mondiale continue de croître et la demande sera croissante pour le secteur agricole. La Canada se classe parmi les cinq principaux pays exportateurs dans ce domaine et la RBC estime que les accords commerciaux en Asie, en Europe et aux États-Unis devraient faciliter les échanges.
La pénurie de main-d’œuvre est un des problèmes le plus pressants. Selon le rapport de la RBC, le manque à gagner en travailleurs devrait s’aggraver pour atteindre environ 123 000 d’ici 2030. Du nombre, 85 000 sont des travailleurs peu spécialisés alors qu’un autre 25 000 sont des travailleurs qualifiés qui assurent l’entretien de l’équipement agricole de plus en plus sophistiqué. Il faudrait en outre ajouter un autre 18 000 travailleurs ayant des connaissances spécialisées dans des domaines scientifiques comme la génétique, la chaîne de blocs et l’intelligence artificielle. Le producteurs devront eux-mêmes développer des compétences pour gérer des entreprises plus grandes et complexes.
Ce défi survient alors que l’âge moyen des producteurs augmente et que la population dans les régions rurales stagne. La RBC estime qu’il faudra attirer les jeunes et les immigrants en agriculture pour assurer une relève. Et même si l’automatisation est une des solutions à développer, les défis sont nombreux aussi de ce côté. Le secteur a dépensé quatre fois plus sur la machinerie par travailleur que tout autre secteur de l’économie, mais les autres coûts en agriculture, comme l’achat de terres et de machinerie, freinent les investissements.
Le rapport invite les décideurs du pays à imiter les innovations d’autres pays comme les Pays-Bas, l’Australie et Israël, où les programmes agricoles sont au cœur des priorités. Le Canada devrait « adopter une nouvelle combinaison d’aptitudes agricoles davantage axées sur les données, l’innovation et la diversité ».
Pour lire le rapport de la RBC