Le changement climatique réduira la surface des terres agricoles dans les pays en développement

Publié: 3 juin 2005

Rome (Italie), 26 mai 2005 – Le changement climatique menace d’accroître le nombre d’affamés dans le monde en réduisant la surface des terres agricoles dans les pays en développement, selon un rapport présenté par la FAO au Comité de la sécurité alimentaire mondiale au cours d’un événement spécial organisé en marge des travaux du Comité.

« Dans une quarantaine de pays en développement pauvres, totalisant 2 milliards de personnes dont 450 millions d’affamés, les pertes de production du fait du changement climatique accroîtraient dramatiquement le nombre de sous-alimentés, torpillant ainsi les progrès en matière de lutte contre la pauvreté et l’insécurité alimentaire », indique le rapport.

Les pays d’Afrique subsaharienne paieraient le plus lourd tribut du fait de leur faible capacité à s’adapter au changement climatique ou à compenser la baisse de production grâce à des importations de denrées alimentaires. En revanche, les pays industrialisés enregistreraient des gains de production, selon le rapport.

Projections pour 2080
Dans les pays en développement, le changement climatique pourrait entraîner une augmentation des superficies arides ou souffrant d’un manque d’humidité.

A titre d’exemple, en Afrique, on estime à 1,1 milliard d’hectares les terres où la période de croissance des cultures est inférieure à 120 jours. D’ici à 2080, sous l’action du changement climatique, cette surface s’accroîtrait de 5 à 8 pour cent, soit d’environ 50 à 90 millions d’hectares, selon la FAO.

La production céréalière de 65 pays en développement abritant – selon les chiffres de 1995 – plus de la moitié de la population totale du monde en développement, risquerait de chuter de quelque 280 millions de tonnes sous l’effet du changement climatique, soit en valeur une perte de 56 milliards de dollars équivalant à 16 % du PIB agricole de ces pays pour la même année.

En Asie, les effets du changement climatique seraient mitigés: l’Inde pourrait perdre 125 millions de tonnes, soit l’équivalent de 18 % de sa production céréale sous irrigation pluviale, mais la Chine verrait sa production céréalière sous irrigation pluviale, estimée à 360 millions de tonnes, augmenter de 15 %.

Prolifération des maladies et des ravageurs des plantes
Le changement climatique n’affecte pas seulement la sécurité alimentaire, mais il entraîne aussi une prolifération des maladies animales et des ravageurs des plantes, selon M. Wulf Killmann, porte-parole du Groupe de travail interdépartemental de la FAO sur le changement climatique.

La plupart des ravageurs et des maladies agissent localement mais leur action a des conséquences au niveau mondial du fait à la fois des échanges commerciaux et de la mobilité humaine.

A l’ère de la mondialisation, l’agriculture doit s’adapter face à l’apparition de nouvelles maladies animales et de nouveaux ravageurs des plantes, un phénomène qui ira s’accélérant du fait de l’intensification du commerce international et du transport.

Les changements de température et l’aggravation de la pollution atmosphérique, tout comme la diffusion des maladies animales transfrontières susceptibles de présenter des éléments pathogènes potentiellement dangereux pour l’homme, pourraient allonger la liste des maladies humaines, ainsi que l’a montré récemment la crise de la grippe aviaire en Asie, met en garde le rapport.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO)
http://www.fao.org

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