Nouvelles hausses du prix des terres au Québec en 2024

La hausse au Québec se situe à 7,3%

Publié: 18 mars 2025

Nouvelles hausses du prix des terres au Québec en 2024

Sans surprise, les terres agricoles ont continué de prendre de la valeur au cours de l’année 2024, annonce Financement agricole Canada (FAC). Leur rapport annuel sur le sujet révèle que le prix des terres a progressé partout au Canada dans la dernière année, pour une moyenne de 9,3%, comparativement à 11,5% en 2023.

La hausse au Québec se situe à 7,7 %, ce qui est moins qu’en Saskatchewan (+13,1 % et en Colombie-Britannique (+11,3 %), mais davantage qu’en Ontario (3,1 %). La valeur des terres vendues a cependant progressé moins rapidement qu’en 2023 (+13,3 %) ou 2022 (11 %).

Malgré des revenus en baisse et le choc des tarifs douaniers sur l’économie, le phénomène de terres agricoles de plus en plus chères ne risque pas de disparaître en raison du marché actuel. La tendance observable depuis une trentaine d’année est là pour rester.

« L’augmentation de la valeur des terres agricoles au Canada en 2024 témoigne de la vigueur persistante de la demande de terres agricoles, malgré certaines pressions sur les prix des produits de base. La quantité restreinte de terres agricoles disponibles à la vente, combinée à la baisse des coûts d’emprunt, a entraîné une hausse du prix moyen des terres agricoles dans tout le pays », a expliqué Jean-Philippe Gervais, économiste en chef de FAC.

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La situation soulève l’enjeu de l’accès aux terres, que ce soit par la relève, les entreprises agricole visant une expansion ou les gens venant de l’extérieur du secteur. L’abordabilité se détériore encore à la lumière des chiffres du rapport, estime Jean-Philippe Gervais.

L’économiste en chef souligne que malgré le ralentissement de l’appréciation de la valeur des terres agricoles, l’abordabilité de ces terres par rapport aux revenus agricoles se détériore encore. Cette situation complique la tâche de ceux qui aspirent à agrandir leurs terres, notamment les jeunes producteurs, les populations autochtones et les nouveaux venus dans le domaine.

Il pourrait devenir de plus en plus difficile d’acquérir des terres en tenant compte de la baisse des revenus agricoles qui a diminué en 2024 pour la première fois depuis 2010. Selon l’économiste en chef de FAC, le recul des prix des céréales, des oléagineux et des légumineuses a engendré une diminution d’environ 11,8 %, des recettes des principales grandes cultures en 2024. « Les pressions sur la rentabilité, jumelées à l’incertitude qui règne actuellement en ce qui a trait aux perturbations commerciales, créent des vents contraires importants pour les exploitations agricoles qui cherchent à investir », dit-il.

Dynamiques du marché des terres agricoles

La demande se fait surtout sentir pour les terres situées à proximité des zones urbaines et par les exploitations agricoles en expansion.

FAC observe également que la fourchette des prix payés dans certaines régions s’est resserrée en 2024. Les prix les plus élevés observés dans certaines régions ont atteint un sommet ces dernières années. Ce phénomène a surtout été observé dans les régions ayant des terres de plus grande valeur. Quelques propriétés n’ont pas trouvé preneur au prix demandé.

Au Québec, par exemple, des vendeurs ont retiré leurs terres du marché pour continuer à les cultiver eux-mêmes ou les louer, au lieu de les vendre au prix demandé. Les terres jugées trop chères ne semblent pas attirer ce qui expliquerait en partie la plus faible augmentation de la valeur des terres en 2024. Cela n’a pas empêché la région Laurentides-Lanaudière de connaitre une augmentation de 14,8 % du prix moyen payé pour des terres cultivée qui se comparent maintenant aux prix en Montérégie.

Les régions comportant une plus grande diversité de type d’activité agricole ont le plus progressé, comme Lanaudière. Des régions où des secteurs ont connu des difficultés, tel que les productions porcines ou céréalière, ont connu moins d’activités et des augmentations plus faibles.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.