Prix des terres : gain modeste au Québec

Publié: il y a 6 heures

5 août, vue aérienne des champs de maïs de la région de Warwick

L’appréciation des terres agricoles au Canada s’est élevée de 6% depuis le début de l’année, a indiqué Financement agricole Canda (FAC) dans sa mise à jour semestrielle. Les différentes pressions commerciales pourraient d’ailleurs mener à une hausse moindre des prix cette année en comparaison avec 2024 alors qu’elle s’était élevée à 9,3%.

L’augmentation depuis janvier 2025 varie toutefois selon les provinces. Au Québec, elle a été chiffrée à 2,6 % pour les six premiers mois de l’année, tandis qu’elle a grimpé de 11,2 % au Manitoba et de 9,4 % au Nouveau-Brunswick. De l’autre côté du spectre, elle s’est avérée nulle en Ontario et en Colombie-Britannique et de seulement 1 % en Nouvelle-Écosse.

FAC explique ces différences par la forte demande et une offre limitée au niveau régional. Les recettes monétaires agricoles et les taux d’intérêt jouent également un rôle.

Variation moyenne de la valeur des terres agricoles au cours des six premiers mois de 2025, par province. Source: FAC

Pour le Québec, l’analyste stratégique Megan Mailloux indique que le prix des terres entre juillet 2024 et juillet 2025 n’a augmenté que de 3,1%, soit moins que le gain de 7,7% affiché pour l’année entière de 2024. Plusieurs facteurs seraient en jeu et se feraient de plus en plus sentir, exerçant une pression à la baisse sur les prix, soient l’effet combiné des hausses des taux d’intérêt de 2022 et de 2023, la baisse des prix des céréales et des rendements.

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À ce chapitre, l’organisme souligne que les recettes agricoles de 2025 pourraient suivre la tendance à la baisse de 2024. Elles avaient diminué de 1,6 % l’an dernier, étant tirées vers le bas par la baisse des revenus provenant des céréales et des oléagineux, et ce, malgré de bons rendements du côté de l’élevage.

Le secteur de l’élevage continue de bien performer grâce aux recettes liées au bétail, principalement les prix records des bovins. Pour les six premiers mois de 2025, les recettes ont grimpé de 18,3%, contribuant à faire augmenter les recettes agricoles de 3,3% pour la même période.

Pour le secteur des céréales, la situation est plus complexe et le bilan de fin d’année devrait varier selon les cultures et les régions. Bien qu’une légère hausse des recettes ait été enregistrée au début de 2025, FAC prévoit que « la perte de possibilités d’exportation de canola et de pois canadiens vers la Chine et l’impact des tarifs douaniers entre les États-Unis et la Chine devraient exercer une pression à la baisse sur les prix des produits de base ». Elle anticipe donc une réduction des recettes pour le secteur de 6% par rapport à 2024.

Les recettes des céréales et oléagineux depuis 2025 et celles prévues pour 2025. Source: FAC

Il se pourrait donc que la valeur des terres connaissent une croissance moins importante en 2025, mais « la baisse des taux d’intérêt et les bilans solides attribuables aux récoltes agricoles records enregistrées en 2022 et 2023 offrent un soutien sous-jacent à la valeur des terres agricoles », indique Mme Mailloux.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.