Avec l’envolée du prix des terres depuis plusieurs années, l’option de la location est de plus en plus envisagée pour les producteurs désirant augmenter leur superficies en production, sans passer par la banque. En 2024, la valeur moyenne des terres agricoles a augmenté de 9,3% au Canada et de 7,7 % au Québec. « Même si ce taux de croissance est plus faible que celui observé au cours des dernières années, il demeure particulièrement élevé », rappelle Financement agricole Canada (FAC) dans un rapport qu’elle a publié sur le taux de location des terres.
Cette cinquième édition de son étude sur le ratio prix-location révèle que l’évolution du prix de location ralentit au Canada, en passant de 2,70 % en 2020 à 2,50 % en 2024. Au Québec, le taux a augmenté légèrement sur un an, passant de 1,50 % à 1,60 %. En 2020, ce taux était de 1,80 %.

Les contrats de location ne sont toutefois pas égaux entre eux, rappelle FAC. « La durée de la location, les conditions qui y sont rattachées et les options négociées au moment de la signature du contrat ont une grande influence sur les tendances du marché locatif. Les ententes de location peuvent ainsi accuser un retard par rapport à l’évolution de la valeur des terres agricoles à court terme. »
Si on compare par contre la location à l’achat, en tenant compte des hausses des dernières années, certaines provinces ont dégagé un avantage. C’est le cas de l’Ontario et du Québec. Les producteurs de ces provinces ont affiché un meilleur flux de trésorerie avec les contrats de location qu’avec l’achat de terres. De 2020 à 2024, l’avantage associé à la location en Ontario a augmenté de 620$ par acre, et celui du Québec de 368$ par acre.

La location de terres a été plus avantageuse pour la trésorerie que l’achat dans toutes les provinces. Le montant de trésorerie supplémentaire par acre sur cinq ans en louant plutôt qu’en achetant en 2020 était au Québec 1430 $.
À lire aussi

Inondation dans les champs: quoi faire selon les cultures
La pluie a causé des siennes dans plusieurs régions mais avant de s’inquiéter, le RAP rappelle quelques informations et conseils sur ce type de situation.
L’envers de la médaille est l’appréciation des terres. La valeur des terres a augmenté de façon spectaculaire depuis 2020, soit de près de 6000$ au Québec. Le flux de trésorerie à cet égard est alors positif pour l’achat.

Malgré les avantages de l’amélioration de la trésorerie de la location en 2024, il est toujours prudent d’évaluer soigneusement les coûts de production avant de conclure de nouveaux contrats de location de terres afin de répondre aux besoins d’exploitation.
FAC souligne que le choix entre la location et l’achat dépend de facteurs particuliers à chaque exploitation. Les options doivent tenir compte « de leur situation financière et de leurs attentes en ce qui concerne les taux de location et la valeur des terres agricoles afin d’équilibrer, en fin de compte, la rentabilité à court terme et la croissance des actifs à long terme ».