Le retour de la betterave à sucre

Publié: 13 mars 2012

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La betterave à sucre est sur le point d’effectuer un retour au Québec. David et Frédéric Deslauriers, deux frères nés sur une ferme porcine de la région de Saint-Hyacinthe, sont déterminés à convaincre les producteurs d’ajouter cette culture à leurs rotations.

David Deslauriers a réalisé des essai au champ de betterave à sucre l'an dernier. Des essais à plus grande échelle sont prévus en 2012.

Cette fois-ci, la betterave à sucre n’irait pas à la transformation, mais plutôt à l’alimentation animale. David et Frédéric rêvent même d’introduire ce légume dans l’alimentation des Québécois. « C’est une source de sucre tout à fait naturelle, avec plein de vitamines et de minéraux », souligne David.

Ce printemps, les deux frères sèmeront quelque 70 000 betteraves, sur environ deux acres, afin d’en récolter pour en faire la promotion pour l’alimentation humaine, en tant que légume racine. Ils ont aussi convaincu au moins trois producteurs laitiers et un producteur de boeuf de la région de Saint-Hugues d’en semer chacun sur une dizaine d’acres.

La betterave à sucre entre couramment dans l’alimentation des bovins en Europe. La pulpe est servie aux porcs.

La digestibilité de la betterave à sucre est évaluée à 82 %, contre 55 % pour le maïs. « Cela représente un très gros avantage côté énergie », dit David Deslauriers.

D’après des données de l’INRA en France, l’ajout de betterave à sucre dans la ration des vaches laitières peut faire augmenter de 2 kg par jour la production de lait d’une vache, en plus d’influer à la hausse sur les taux de protéine et de matière grasse.

« La valeur nutritionnelle de la betterave à sucre est exceptionnelle », affirme David Deslauriers, qui est aussi le représentant au Québec de la compagnie de semences Betaseed. Selon lui, cette culture serait une alternative très profitable au maïs fourrager, pour les producteurs bovins qui cherchent à réduire leurs coûts d’alimentation.

La betterave à sucre a aussi l’avantage de pouvoir se cultiver dans des régions nordiques, comme le Lac-Saint-Jean, qui sont trop froides pour le maïs.

Les semis peuvent se faire avec un planteur à maïs, moyennant des modifications mineures. La fertilisation est aussi semblable à celle du maïs. Pour la récolte, David Deslauriers a fait l’acquisition d’une récolteuse dont il prendra possession dès ce printemps.

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