Les producteurs de lait, de volaille et d’oeufs dénoncent un texte sur le commerce

Publié: 23 mai 2008

Ottawa (Ontario), 21 mai 2008 – Les producteurs de lait, de volaille et d’oeufs dénoncent les propositions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui menacent l’avenir de la gestion de l’offre et les 42 milliards de dollars d’activité économique que génèrent leurs secteurs chaque année.

Les propositions, que l’on trouve dans un texte révisé produit parCrawford Falconer, le président du Comité de l’agriculture de l’OMC,mettraient à risque les fermes laitières, avicoles et ovocoles du pays, quiassurent aux consommateurs un approvisionnement stable en aliments salubres,nutritifs et abordables. L’emploi de plus de 250 000 Canadiens, dont un grandnombre dans le Canada rural, dépend de la gestion de l’offre.

« Si elles étaient adoptées, ces propositions détruiraient nos fermes enlaissant le Canada être inondé d’aliments importés », a déclaré LaurentSouligny, président de l’Office canadien de commercialisation des oeufs. « Lagestion de l’offre dépend de trois piliers d’égale importance : le contrôledes importations, les prix à la production et la planification de laproduction. Si les propositions de M. Falconer étaient acceptées, le pilier ducontrôle des importations se trouverait détruit, ce qui aurait un effetdévastateur sur les secteurs qui comptent sur la gestion de l’offre », a-t-ilajouté.

Mark Davies, président de l’Office canadien de commercialisation dudindon, a dit pour sa part qu’il est rassurant de voir le gouvernementcanadien prendre une position aussi ferme pour défendre ses agriculteurs. Leministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Gerry Ritz, a dit dans unedéclaration publiée le 20 mai que le Canada n’a pas vu grand progrès dans lesens de propositions qui tiendraient compte des besoins du Canada pour lagestion de l’offre et s’est opposé fermement aux propositions qui ne répondentpas à ces besoins.

« Ces besoins sont notamment qu’il ne doit pas y avoir de réductions destarifs hors contingents sur les importations de produits laitiers, de volailleet d’oeufs ni d’augmentation de l’accès minimal aux marchés pour ces produits,a dit M. Davies. Il est évident que ce texte tient compte des besoins desautres pays. Son auteur a adopté une formulation précise pour répondre auxbesoins de l’Union européenne, des Etats-Unis, de la Norvège et du Japon, parexemple. Par ailleurs, ce document ne fait rien pour corriger les injusticesnées du Cycle d’Uruguay. »

« Notre gouvernement fédéral est en terrain solide dans la lutte qu’ilcontinue de mener à l’OMC et nous avons bon espoir qu’il obtiendra lesrésultats dont a besoin la gestion de l’offre », d’ajouter M. Davies.

Le texte publié à Genève en début de semaine est pire pour lesagriculteurs canadiens en gestion de l’offre que ses versions antérieures. Enoutre, ses dispositions relatives à l’utilisation d’une sauvegarde spécialevont à l’encontre des efforts que fait le gouvernement canadien pour donnereffet aux dispositions de sauvegarde actuelles.

Gyslain Loyer, président des Producteurs d’oeufs d’incubation du Canada,a dit que les producteurs de lait, de volaille et d’oeufs se réjouissent à laperspective de travailler en étroite collaboration avec M. Ritz et le ministredu Commerce international, David Emerson, dans les semaines et les mois àvenir pour obtenir une amélioration du texte afin d’obtenir un résultat justeet équilibré qui réponde aux besoins de tous les agriculteurs canadiens.

M. Loyer devait ajouter que le texte de l’OMC réduirait la capacité despays de se donner des politiques alimentaires qui leur soient propres. Engestion de l’offre, les agriculteurs travaillent ensemble pour aligner leurproduction sur les besoins et la demande des consommateurs. Cela donne auxconsommateurs un approvisionnement fiable en aliments de qualité à prixraisonnables et stables, tandis que les agriculteurs tirent leurs revenus dumarché, sans avoir à compter sur les subventions ou les fonds descontribuables.

« La solution à la crise alimentaire ne passe pas par la libéralisation ducommerce : les consommateurs canadiens ont été épargnés de l’explosion desprix des aliments que l’on a observée dans d’autres pays au cours de ladernière année », a conclu M. Loyer.

Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

Office canadien de commercialisation des oeufs
http://www.canadaegg.ca

Office canadien de commercialisation du dindon
http://www.canadianturkey.ca/

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