Au congrès annuel de l’Ordre des agronomes du Québec le 20 octobre, le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, a annoncé une nouvelle initiative pour contrer la contamination des boues recyclées dans la fertilisation des champs agricoles.
On rappelle que des inquiétudes ont été soulevées l’an dernier par des reportages de Radio-Canada sur les risques liés à la présence de contaminants persistants, les PFAS, dans les Matières résiduelles fertilisantes (MRF) — des inquiétudes qui se sont traduites en mars de cette année par l’imposition de moratoires sur certaines de leurs utilisations.
La solution proposée par le gouvernement et présentée par le ministre Charette, consiste à imposer un seuil préventif pour réduire les risques liés à la présence de contaminants dans les biosolides. La méthode pour déterminer ce seuil s’appuiera sur deux approches complémentaires.
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La première, l’approche de prudence et de précaution, sera fondée sur trois indicateurs : un pour évaluer la concentration globale des PFAS et deux pour mesurer les composés les plus suivis dans le monde.
La seconde, que le gouvernement appelle une approche « par paliers », ferait intervenir des mesures incitatives pour mieux identifier les sources des rejets dans l’environnement des substances contaminantes, et en diminuer l’exposition. C’est ainsi que, pour l’épandage, des seuils seraient établis pour 10 PFAS — des seuils qui varieraient selon les conditions spécifiques d’utilisation.
L’Ordre des agronomes du Québec appuie l’initiative du gouvernement. Martine Giguère, sa présidente, souligne l’importante d’une utilisation sécuritaire des MRF : « Afin de pouvoir continuer à tirer profit de ces bienfaits [des MRF] tout en assurant la protection du public, il est essentiel d’utiliser les plus récentes connaissances sur les contaminants d’intérêt émergent et une approche rigoureuse de gestion des risques. Nous appuyons la tenue d’une consultation ciblée des spécialistes du milieu avec une proposition de seuils maximaux, et nous avons l’intention d’y participer en y contribuant dans le respect de notre mission. »
D’ici 2024, dans le cadre du processus réglementaire habituel au Québec, une consultation ciblée permettra aux intervenants intéressés du milieu d’évaluer les seuils de contaminants PFAS proposés par le comité mis en place par le gouvernement avec le Réseau Environnement.
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