Suite à la nomination de Benoît Pharand comme nouveau directeur général de l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ), les agronomes ont voulu être rassurés sur le choix du candidat.
L’OAQ a tenu une rencontre à l’intention de ses membres le 27 mars 2024 dans le but de présenter le nouveau directeur général dans la foulée de la polémique soulevée dans les médias généralistes. L’article de Thomas Gerbet de Radio-Canada soulignait notamment le fait qu’un lobbyiste de l’agrochimie dirigera l’Ordre des agronomes du Québec alors que le gouvernement tarde à moderniser la loi sur les agronomes qui doit encadrer l’indépendance des professionnels par rapports aux industriels. Plus de 130 agronomes étaient présents lors de cette rencontre.
La présidente de l’OAQ, Martine Giguère, a d’abord tenu à rassurer les membres au sujet de l’annonce simultanée des départs de la présidente, du vice-président Pascal Thériault et du directeur général Éric Dagenais. Elle a spécifié que cela ne signifie pas qu’il y ait un conflit au sein de l’OAQ. « Au contraire », a-t-elle dit. Elle a ajouté que l’équipe est engagée et motivée en lien avec les différents dossiers en cours.
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Elle a ensuite expliqué le processus de sélection de Benoît Pharand. Elle a notamment spécifié qu’un comité formé de quatre membres du conseil d’administration et du directeur général actuel a recommandé à l’ensemble du conseil d’administration la candidature de M. Pharand, qui a entériné le choix à l’unanimité.
En plus d’être agronome depuis 24 ans, Benoît Pharand est comptable professionnel agréé (CPA) depuis plus de 10 ans. Il a aussi complété une maîtrise en phytopathologie et un MBA. Au niveau professionnel, il a toujours occupé des postes de directeur, d’abord en recherche, mais ensuite dans le secteur du financement et finalement dans le domaine des intrants, principalement dans le réseau Sollio.
Durant les deux dernières années, il était président-directeur général de Réseau végétal Québec. Pour ce rôle, il était inscrit au registre des lobbyistes du Québec. Benoît Pharand a quitté son poste à la suite de sa nomination.
« Pour moi, c’était vraiment un honneur, une consécration de pouvoir mettre à profit les différentes expériences que j’ai eues par le passé au sein de l’Ordre des agronomes, et deuxièmement, pouvoir laisser un leg pour les générations futures », a dit Benoît Pharand pour expliquer ce que signifiait pour lui cette nomination.
Des questions
Lors de la période de questions, certains ont salué la venue d’un agronome ayant autant d’expérience, alors que d’autres ont voulu avoir l’heure juste sur le rôle futur de Benoît Pharand et finalement, d’autres ont exprimé leur souhait de clarifier le message véhiculé dans les médias en lien avec cette nomination. Des agronomes ont notamment dénoncé les articles trop sensationnalistes qui ont été écrits en lien avec la nomination de Benoît Pharand.
Dès la première question, M. Pharand s’est fait demander s’il a essayé d’influencer, comme lobbyiste, le processus de révision de la loi sur l’Ordre des agronomes. Benoît Pharand a répondu que le Réseau végétal Québec devait être inscrit au Registre des lobbyiste et que ce sont des discussions qui ont eu lieu à l’interne, avec l’OAQ et avec le gouvernement. « Oui, on a participé à différentes discussions. Ça, c’est clair ce bout-là », a-t-il dit.
Dans une autre réponse à une question, Martine Giguère a expliqué que M. Pharand ne travaille plus pour le Réseau végétal Québec. C’est à cette organisation de mettre à jour ses informations auprès du registre des lobbyistes. La mise à jour obligatoire est annuelle. Elle est due en novembre. Martine Giguère a ajouté que les dirigeants de l’OAQ sont aussi membres de ce registre et que l’OAQ devra faire la mise à jour lorsque les nouveaux président et vice-président seront connus. La période de mise en candidature pour ces postes au sein du conseil d’administration de l’OAQ se termine le mardi 2 avril.
Martine Giguère a aussi cherché à rassurer les membres au sujet du rôle de Benoît Pharand. Le directeur général relève du conseil d’administration. En ce sens, il doit suivre les directives du conseil d’administration auprès de l’équipe d’employés dont il a la responsabilité.
« On arrive tous avec une expérience de travail quand on arrive à l’Ordre des agronomes. On a tous travaillé dans divers secteurs d’activité. On va chercher les avantages de ces expériences-là et on va les mettre à profit pour faire avancer les orientations de l’Ordre », a dit Martine Giguère. Elle a ajouté que ces orientations ne changent pas : la modernisation de la loi, l’encadrement des pesticides et les enjeux entourant l’indépendance professionnelle.
Martine Giguère a aussi expliqué qu’elle a accepté plusieurs demandes d’entrevue pour expliquer la situation dont celle-ci réalisée avec l’animateur Paul Arcand de 98,5.
Qui est Benoît Pharand?
- MBA gestion en entreprises commerciales et agroalimentaires (ULaval);
- Diplôme d’études supérieures spécialisées en comptabilité (UQAM);
- Maîtrise en phytopathologie (ULaval);
- Baccalauréat agronomie avec option sol-phyto (ULaval);
- 24 ans agronome;
- > 10 ans CPA (comptable professionnel agréé).
Ses expériences
- Président-directeur général, Réseau végétal Québec (2022-2024);
- Directeur agricole, Sollio Groupe Coopératif (2018-2022);
- Directeur provincial des productions végétales, Agri-Marché (2016-2018);
- Directeur régional des ventes agricoles, Centre de service de l’Estrie SENC – La Coop (2014-2016);
- Directeur de comptes entreprises commerciales/agriculture – agroalimentaire, Banque Royale du Canada (RBC) (2010-2014);
- Directeur général, Centre de recherche Les Buissons (2004-2009);
- Directeur administratif (RQRP), Université Laval (2002-2006).