ONMA médaille d’or: Atteindre le sommet

Le Bulletin a posé quelques questions à Louis-Marie Jutras

Par 

Publié: 22 novembre 2024

Photo: Éric Labonté, MAPAQ

Les gagnants de l’Ordre national du mérite agricole ont été dévoilés le 18 novembre dernier dans le cadre d’un gala. La ferme gagnante de l’or est Les Cultures de chez nous inc, de Sainte-Brigitte-des-Saults.

Depuis leur fondation, il y a 43 ans par Louis-Marie Jutras, Les Cultures de chez nous ont toujours su se démarquer et faire leur marque auprès du grand public. Encore aujourd’hui, l’entreprise qui cultive 500 hectares, dont 75 de poireaux, 17 d’asperges et 17 de fraises, est la seule à avoir mis sur le marché les fameux sacs de 250 gammes de poireaux déjà préparés. Le 18 novembre, c’est devant un public de producteurs agricoles que l’entreprise a été reconnue pour son savoir-faire. Une tape dans le dos bienvenu et qui fait dire à son fondateur que la route n’est pas terminée et qu’il faut se servir d’un tel honneur pour continuer à s’améliorer.   

Le Bulletin a posé quelques questions à Louis-Marie Jutras.

À lire aussi

ONMA médaille d’or: Atteindre le sommet

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault

Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.

À quoi attribuez-vous le succès de votre entreprise?

J’ai débuté il y a 43 ans avec 5000 $ et un prêt de 140 000 $. Mon père était vendeur itinérant, mais moi, je n’avais pas une âme de colporteur. Si l’entreprise est rendue là où elle est aujourd’hui, c’est parce que nous avons choisi la diversification et le marché du gros. Cela veut dire arrimer sa pensée sur celle des chaînes. Il ne faut pas oublier aussi que nous investissons beaucoup en publicité pour créer des habitudes de consommation auprès du public. Cela veut dire penser à leur portefeuille et offrir des rabais quand c’est possible.   

Quelle est la plus grande qualité d’un bon gestionnaire agricole?

Savoir compter. Oui, il est important d’avoir de beaux champs, mais la réalité c’est que 2 $ + 2 $ doit faire 4,1 $ et, pour ça, il faut que tu connaisses ton coût de production. Tous les jours, on reçoit nos rapports. On ne peut pas avancer un prix à une chaîne si on ne sait pas combien nous coûte notre production. Il faut aussi constamment s’ajuster pour améliorer nos rendements. Il y a certains de nos champs qui sont à 30 kilomètres de distance pour éviter les surprises de dame Nature. Que le champ soit beau ou non, c’est important de toujours se poser des questions et d’ajuster nos pratiques.

Dans votre entreprise, de quelle réalisation êtes-vous le plus fier?

Je suis fier de ma relève. Elle se compose d’Alexis, d’Antoine, de Valérie, de Guillaume Jutras et de Guillaume Laliberté et Annie Gagnon. C’est bien d’avoir bâti une entreprise, c’est encore mieux de la voir se perpétuer, et ce, dans la même philosophie de respect envers tout le monde. J’ai aussi 11 petits-enfants, dont certains ont déjà montré leur intention de s’impliquer.

Si vous aviez encore une réalisation à accomplir, quelle serait-elle?

Le train est en marche avec la relève, il me reste à faire en sorte d’unifier tout cela pour que tout roule encore. Ce n’est pas toujours facile de prendre des décisions à cinq. Nous sommes toujours en mode amélioration et ce n’est pas parce que nous avons remporté la médaille d’or que c’est terminé. On peut penser aux changements climatiques, les nouveaux rapports avec les chaînes. Tout cela nous demande de nous ajuster et ce n’est pas parce qu’on grossit qu’il faut oublier le côté humain. On doit rester proche de nos valeurs humaines, car nous ne sommes pas des robots.

À lire aussi:

ONMA médaille d’argent: Toujours réfléchir à l’avenir

ONMA médaille de bronze: Poursuivre l’innovation

Les lauréats de l’Ordre national du mérite agricole sont …