Plusieurs producteurs cherchent des solutions pour diminuer leurs coûts de production et contrer les effets associés à l’inflation et à la hausse des taux d’intérêt sur leur entreprise. L’une des solutions possibles : la coopérative d’utilisation de la machinerie agricole (CUMA).
C’est ce dont ont témoigné Normand Brunette, producteur laitier ontarien et membre fondateur de la CUMA Franco-Agri Inc., et Luc Gagné, agronome et conseiller en gestion d’entreprises agricoles au sein du Groupement de gestion agricole de l’Ontario, dans le cadre du Colloque gestion du Centre de référence en agriculture et agroalimentaire du Québec (CRAAQ) qui a eu lieu à Drummondville le 22 novembre 2023.
Créée en 1997, la CUMA Franco Agri Inc. possède actuellement un parc de machinerie de 75 machines représentant un investissement total de 4,1 M$ géré par sept administrateurs rémunérés. Sur un rayon de 50 km, elle dessert 78 membres ayant des entreprises de tailles parfois très différentes. À titre de secrétaire-trésorier depuis plus de 26 ans, Normand Brunette s’occupe de la facturation des membres et travaille étroitement avec les 22 responsables de branches qui, eux, voient au bon fonctionnement d’une ou de plusieurs branches, chaque branche comptant le plus souvent une seule machine dont peuvent bénéficier de 2 à 19 membres utilisateurs.
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Pour vérifier l’intérêt d’être membre de cette CUMA, Normand Brunette a décidé de comparer ce qu’il lui en coûte annuellement sur sa ferme (120 ha en culture) pour avoir accès à de la machinerie à ce qu’il lui en coûterait s’il n’en était pas membre et s’il faisait ou non appel à du travail à forfait.

Selon Normand Brunette, la solution que lui offre la CUMA Franco Agri Inc. est la plus avantageuse : c’est le système le moins coûteux, qui lui donne accès au plus grand nombre de machines (adaptées aux types de sols), des machines à la fine pointe de la technologie, parce que renouvelées tous les quatre ou cinq ans. De plus, grâce à ce système, il n’a pas à construire de bâtiment pour remiser la machinerie et il n’est pas à la merci des travailleurs forfaitaires.
Luc Gagné a eu envie de regarder les choses autrement. Il a examiné le coût de la machinerie par hectare qu’a payé Normand Brunette en comparaison avec celui payé par le Groupement de gestion agricole de l’Ontario depuis 30 ans. Il a constaté que Normand Brunette avait économisé, sauf en 2009 et en 2019, de 12 000 à 20 000 $ par année. « Ça commence à faire pas mal d’argent », a-t-il souligné.
À ceux qui craignent que les machines ne soient pas disponibles en temps voulu, Normand Brunette répond que ce n’est pas un problème : plusieurs branches proposent la même sorte de machines, parfois de grosseurs différentes. Les responsables de branches distribuent le temps et le moment d’utilisation de ces machines en fonction des habitudes et des besoins de leurs membres. De plus, ils s’assurent du bon entretien des machines.
Source : article écrit par Lyne Lauzon, chargée de projets aux publications, CRAAQ
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