Avec un milieu de l’événementiel en mutation et un contexte économique plus difficile, le Salon de l’agriculture mise pour l’édition 2024 sur la diversification. Cette volonté se traduit par une attention particulière sur les productions et méthodes agricoles émergentes ou nichées, ainsi que sur un calendrier qui mise sur une multitude de micro-événements à l’intérieur même du salon.
L’équipe en charge de l’événement confirme qu’il s’agit d’une nouvelle approche, mais croit que la notion de diversification en agriculture est porteuse. Et si Expo-Champs mise sur les démonstrations, le Salon veut mettre l’accent sur le partage de savoirs et de connaissances, tout en ratissant plus large.
« On travaille surtout à élargir, au-delà des grandes productions, à ce qui se fait maintenant en agriculture. C’est pourquoi on aura cette année une serre et des productions en hauteur. On souhaite inspirer autrement les agriculteurs, on veut les inciter à voir d’autres solutions pour tirer profit de leurs installations qui sont peut-être inutilisées et à voir à ce qui est possible », explique le directeur de Goxpo, David Messier.
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Cette approche repensée se traduit également par la tenue de nombreuses conférences et panels pendant les trois jours du Salon, une formule qui a débuté l’an dernier. L’agriculture et les énergies durables, les tracteurs robotisés et la relève agricole figurent parmi les thèmes abordés cette année. Des balados seront d’ailleurs enregistrés sur place. « On veut ramener la notion de rendez-vous, ce qui fait dire que si tu n’y vas pas, tu vas manquer quelque chose », ajoute David Messier. C’est ce qui explique la présence de conférenciers plus champ gauche, tel que Pierre-Olivier Zappa, chef d’antenne à TVA et LCN, qui donnera son point de vue sur le secteur agricole.
Le Bulletin des agriculteurs sera de la partie avec son déjeuner-conférence. Ce dernier aura lieu le mardi 15 janvier dès 7h00. Gérard Trudeau, fondateur des Fermes Trudeau et récipiendaire de l’Ordre du Canada l’an dernier, présentera son parcours et ses valeurs dans une conférence intitulée « Cultiver l’humain d’abord : Recette du succès de Gérard Trudeau ».
Dans le même ordre d’idée, les visiteurs pourront voir des ateliers du CRAAQ ou encore assister à des cliniques de perfectionnement de drone avec William Overbeek. C’est un filon que souhaite exploiter les organisateurs où les visiteurs pourront pousser leur réflexion plus loin, que ce soit du côté des productions, des équipements et des technologies. « C’est un mélange entre l’agriculture d’aujourd’hui et de demain pour aider à idéaliser et conceptualiser les projets et les réflexions », ajoute David Messier.
Tous les secteurs de pointe ont leur espace dédié cette année à l’Espace découverte Soleno, une des trois sections du salon avec Jeffo et BMO.
Avec cette nouvelle approche, le directeur espère qu’autant les visiteurs que les 266 exposants sauront y trouver leur compte. Et bien qu’aucune cible d’achalandage n’ait été précisée, le comité souhaite faire au moins aussi bien que l’an dernier où la barre des 12 000 visiteurs avait été atteinte avec 12 668 personnes. David Messier rappelle que les frais d’admission couvrent les trois jours de l’événement.
La 39e édition du Salon de l’agriculture a lieu à l’Espace Saint-Hyacinthe dans la ville du même nom, du 16 au 18 janvier 2024.