Paris (France), 11 août 2005 – Les agriculteurs touchés par la sécheresse doivent bénéficier « dans les meilleurs délais » du fonds de calamité agricole. C’est ce qu’a réclamé le président de la FNSEA Jean-Michel Lemétayer, alors qu’à l’heure actuelle, 68 départements sont concernés par au moins un arrêté préfectoral limitant certains usages de l’eau.
Au ministère de l’Agriculture, on se contentait d’indiquer que la demande de la FNSEA sera examinée lors du prochain comité de suivi sécheresse mardi prochain. Cette réunion, organisée actuellement toutes les deux semaines, permet de faire le point sur la situation agricole en présence de représentants des ministères de l’Agriculture et de l’Ecologie pour la gestion de l’eau notamment, celui des Transports, par exemple s’il faut transporter du fourrage, et de représentants des organisations professionnelles agricoles.
Si « les conséquences de la sécheresse sont moindres » qu’en 1976 et 2003, le président de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles a expliqué qu’il sent « poindre des besoins parce que la sécheresse s’étend ».
« Je demande à ce que, dans les meilleurs délais, les préfets de toutes les régions concernées réunissent les commissions départementales et prennent l’arrêté de zone calamité », a-t-il déclaré sur France-2. Et ce, « de façon à permettre aux agriculteurs touchés de bénéficier de la procédure et du fonds de calamité agricole ».
Interrogé sur les critiques de l’UFC-Que Choisir sur la gestion de l’eau et les monocultures de maïs irrigué, le président de la FNSEA a jugé que « ce sont des constats un peu trop faciles », notamment de « mettre l’agriculture en permanence comme bouc émissaire de tous les maux du monde ».
Dans un communiqué, l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) et la FNSEA soulignent que pour le maïs, les prévisions laissent prévoir des baisses de récolte de 15 à 20% au niveau national.
Elles ajoutent qu’il faut préparer l’avenir et rappellent que seul 1% de l’eau de pluie est utilisé dans l’Hexagone. La France, comme en Italie ou en Espagne, « devrait se doter sans délai d’un plan national de stockage de l’eau, comme elle l’a fait pour les biocarburants face à la crise pétrolière ».
Par ailleurs, à l’issue d’une réunion du comité national sécheresse, qui s’occupe plus particulièrement des problèmes liés au déficit d’eau, le ministère de l’Ecologie a fait état jeudi d’un important déficit cette année en France des pluies « efficaces », celles permettant de recharger les nappes phréatiques et les cours d’eau.
« Si l’on prend pour référence les 60 dernières années, les pluies efficaces (…) connaissent un déficit pouvant aller jusqu’à deux tiers sur la majeure partie du territoire, à l’exception du centre-est de la France (Auvergne, Alsace, Franche-Comté, Rhône-Alpes), note le ministère dans un communiqué.
Le mois de juillet a été encore plus sec que la moyenne dans la moitié sud, poursuit le ministère, même s’il a connu des pluies abondantes sur une partie des régions de la moitié nord de la France (Nord-Pas-de Calais, Bretagne et Centre, notamment). Le large croissant de 21 départements, allant des Pays de Loire jusqu’à la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, fortement déficitaire depuis septembre 2004, est « toujours aussi marqué ».
On observe que les sols sont « particulièrement secs » dans les régions des façades atlantique et méditerranéenne, en Picardie et dans le bassin parisien. Les débits des cours d’eau sont en baisse sur la majeure partie du territoire et, plus particulièrement, dans les Pays de Loire, l’ouest des Pyrénées, le quart sud-est du territoire et en Picardie.
Les restrictions d’eau, particulièrement sévères sur la façade atlantique et notamment en Poitou-Charente, concernent essentiellement l’irrigation. Elles devraient être maintenues ou renforcées tant que les précipitations seront faibles, annonce le ministère.
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Source : AP
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA)
http://www.fnsea.fr/