En ce début de semaine, c’était le branle-bas de combat : vite, semons avant que la pluie ne tombe mardi soir! Eh bien, à peine quelques gouttes sont tombées, sinon aucune, et les semis se poursuivent!
« Depuis quatre heures du matin lundi, on n’a pas lâché! », lance Nick Majeau, producteur à Saint-Esprit, dans Lanaudière. Jeudi matin, il avait terminé son maïs et bien entamé son soya. Soixante pour cent de ses superficies étaient ensemencées.
D’après plusieurs témoignages, c’est sur la Rive-Nord du Saint-Laurent que les semis sont les plus avancés. Nick Majeau estime que les plus gros producteurs de sa région avaient terminé à 60 %. « Ça va super bien, mais on annonce de la pluie demain (vendredi) », confiait-il.
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Dans Lanaudière comme ailleurs au Québec, les averses de la nuit de mercredi à jeudi ont été très localisées. Certains villages ont été arrosés, tandis que des terres à proximité ont été épargnées.
Ça marche Pontiac!
Dans l’Outaouais, les producteurs sont peu stressés, rapporte le producteur Pierre-Yvon Alary, de Luskville. « Tout se passait bien jusqu’à la nuit dernière (mercredi à jeudi). Il y a eu un orage et 23 à 25 mm de pluie sont tombés. Tout est arrêté. »
Dans le Pontiac, les producteurs sont nombreux à semer depuis dimanche dernier. Les terres sablonneuses, qui se réchauffent plus vite, ont été ensemencées de maïs. Il reste les terres argileuses.
De 20 à 25 % des superficies sont ensemencées, estime Pierre-Yvon Alary. « On est stoppé pour quelques jours, mais s’il fait beau à nouveau, ça ira vite. » Jeudi, il lui restait environ une journée de maïs à semer. Très peu de soya avait été semé dans la région.
Par ailleurs, la survie du blé d’automne serait excellente en Outaouais. « Il n’y a presque pas de pertes. Bien des champs sont déjà à six à huit pouces », a confié Pierre-Yvon Alary.
Progrès en Montérégie
En Montérégie, l’avancement des semis varie beaucoup d’un secteur à l’autre. À Saint-Jean-sur-Richelieu et vers la frontière ontarienne, les terres auraient mis plus de temps à se réchauffer.
À Saint-Hyacinthe, les semis ont énormément avancé cette semaine. Craignant la pluie, plusieurs producteurs avaient rangé leurs équipements mardi soir.
« On s’attendait à 15 à 20 % d’avancement des semis cette semaine, mais d’ici vendredi, on sera peut-être à 60 % », affirme Marie-Eve Rheault, agronome chez Pioneer.
La fenêtre qui s’est ouverte cette semaine a permis à plusieurs producteurs de semer leurs hybrides les plus tardifs, évitant ainsi d’avoir à les changer pour des plus hâtifs si les retards dans les semis devaient perdurer. « Avec des hybrides tardifs (3000 UTM), il y a un potentiel de rendement supérieur, mais aussi un risque de gel à la suite d’un semis hâtif, explique Marie-Eve Rheault. En les semant cette semaine, dans des conditions parfaites, ils peuvent encore donner beaucoup de rendement. »