La situation financière des fermes laitières varie énormément

Il faut faire attention aux impacts psychologiques

Publié: 22 mars 2024

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Lors du Rendez-vous laitier AQINAC, Jean-Christophe Durand et Anthony Dubé ont offert une conférence portant sur l'inflation et les taux d'intérêt.

Les entreprises laitières s’en tirent plutôt bien malgré l’inflation et la la hausse des taux d’intérêt. Cette situation varie cependant beaucoup d’une entreprise à l’autre.

Pour l’année 2023, les producteurs laitiers du Groupe ProConseil en Montérégie ont dégagé un solde résiduel de 9%. L’écart type est de 11%. Il y en a donc qui ont eu une très bonne année et d’autres qui ont eu un solde résiduel négatif. Le taux de charge était de 59%, les paiements de 18% et la rémunération du travail de 15%.

L’agronome Anthony Dubé, conseiller en gestion au Groupe Proconseil, a présenté la situation économique des producteurs laitiers du Groupe lors du Rendez-vous laitiers le 20 mars 2024 à Drummondville.

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Selon Anthony Dubé, l’élément qui a eu le plus d’impact sur les résultats financiers des entreprises analysées est les grandes cultures. Les baisses de rendement et de prix ont nuit au bilan financier des producteurs laitiers ayant un important secteur de grandes cultures. Les entreprises spécialisées en production laitière s’en sont mieux tiré.

Avec un taux d’intérêt ayant doublé en un an, passant de 2,5% en 2022 à 5% en 2023, le poste de dépenses lié au paiement des intérêts a presque doublé, passant de 27% à 47%. « Les résultats de 2023 ne reflètent que le début de la hausse des taux d’intérêt. On s’attend à voir le pic de l’effet des hausses en 2025 », explique Anthony Dubé.

Pour 2024, Anthony Dubé s’attend à un solde résiduel entre 6 et 9% et un fonds de roulement entre 1,5 et 2%. Pour augmenter son solde résiduel, il suggère d’analyser les causes possibles : taux de charges trop élevé (>60%) , rémunération du travail trop importante (>20%), pression des paiements trop élevés (>15%) et manque de revenus. « Ce n’est pas nécessairement juste une raison. Ça peut être plusieurs causes », dit-il.

Il ajoute que des solutions existent auprès des institutions financières. La restructuration de la dette et le congé de paiement en capital permettent de se donner le temps pour mieux repartir. Selon lui, il s’agit d’un bon moment pour optimiser la régie de l’entreprise pour accroître l’efficacité ou encore de réévaluer l’efficacité du travail. La vente d’actifs peut nuire à l’entreprise à plus long terme.

Attention aux impacts psychologiques!

Le psychologue Jean-Christophe Durand travaillant également pour Groupe ProConseil a complété la présentation sur l’inflation et les taux d’intérêt en parlant des impacts du stress financier. En plus de donner de nombreux trucs et astuces pour gérer son stress, il a rappelé que de nombreuses ressources existent :

Groupe ProConseil
Au Cœur des familles agricoles
Info-Social 8-1-1
Ordre des psychologues du Québec
Centre de prévention du suicide

Le Rendez-vous laitier a rassemblé près de 500 personnes dont plus de 25% de producteurs laitiers.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.