Soupçons d’un cas d’ESB en France chez une chèvre pour la 1ère fois

Publié: 31 octobre 2004

Paris (France), 28 octobre 2004 – La présence d’un agent infectieux présentant des similitudes avec l’agent de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) a été détectée pour la première fois dans le monde sur une chèvre originaire d’Ardèche abattue en 2002 à Alès (Gard), a annoncé le ministère de l’Agriculture.

« Le réseau français de typage des souches de cas de tremblante identifiés dans le cadre du programme de surveillance communautaire a signalé, sur une chèvre abattue en 2002, la présence d’un agent infectieux présentant des similitudes avec l’agent de l’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) », le nom savant de la maladie de la « vache folle », a révélé le ministère dans un communiqué.

Selon le ministère, « un délai de deux ans a été nécessaire pour effectuer les analyses complexes comprenant des tests in vivo sur souris ». « Ces premières données doivent être confirmées ou infirmées par des travaux expérimentaux complémentaires ».

Les résultats définitifs de ces travaux complémentaires ne devraient pas être connus avant plusieurs semaines ou plusieurs mois, soulignent des experts interrogés par l’AFP.

La chèvre abattue en Ardèche était le seul animal atteint de tremblante dans le troupeau dont toutes les chèvres adultes ont été testées, et qui comportait 300 têtes. Par mesure de précaution, sa carcasse avait été détruite en 2002 ainsi que le troupeau.

Deux principales hypothèses sur les raisons d’une possible contamination de cette chèvre sont émises par les experts interrogés par l’AFP: celle-ci aurait été nourrie avec une farine animale destinée aux cochons ou bovins présents également sur l’exploitation concernée ou aurait été victime d’une « souche variante de la tremblante ».

A ce jour, l’ESB n’avait jamais été identifiée dans les conditions naturelles chez les chèvres. Depuis plusieurs années, des mesures de précaution sont appliquées vis-à-vis des ruminants d’élevage (bovins, chèvres et moutons) afin de garantir un haut niveau de protection de la santé publique, rappelle le ministère.

Ces mesures comprennent notamment des interdictions d’utilisation des farines de viande et d’os dans l’alimentation des animaux, le retrait au niveau des abattoirs et la destruction des troupeaux atteints de tremblante.

En 2002, la France avait confié à un réseau de scientifiques français la mission de « mettre au point des analyses systématiques permettant de discriminer la souche de l’ESB des souches de tremblante naturelle identifiées chez les ovins et caprins », indique le communiqué du ministère.

Les analyses ont montré que la chèvre présentait un profil différent de celui communément observé en cas de tremblante.

L’épidémie de vache folle en France, dont le premier cas avait été détecté en 1991, a probablement porté sur plus de 300.000 animaux au total, selon la revue Veterinary Research de juin dernier.

Le troupeau caprin français, le troisième en Europe, compte 1.200.000 animaux (chèvres, chevreaux et boucs) dont 940.000 chèvres laitières.

À lire aussi

Soupçons d’un cas d’ESB en France chez une chèvre pour la 1ère fois

Le monde agricole déçu des engagements du gouvernement Legault

Les promesses agroenvironnementales et la tarification carbone ne sont pas à la hauteur des attentes de l’UPA et des Producteurs de grains du Québec. Entrevue.

Source : AFP