Ottawa (Ontario), 31 janvier 2003 – Le 31 décembre 2002, les stocks totaux de céréales et de graines oléagineuses dans l’Ouest canadien, y compris les stocks commerciaux et ceux à la ferme, étaient beaucoup plus faibles que les années précédentes, selon l’enquête auprès des agriculteurs et des détenteurs de céréales commerciales.
Les deux sécheresses consécutives qui ont sévi dans l’Ouest canadien ont réduit la production des cultures et ont entamé sérieusement les stocks de céréales et de graines oléagineuses. Les stocks à la ferme des six principales cultures étaient de 15,8 millions de tonnes métriques, en baisse de 7,9 millions de tonnes comparativement à 2001 et de 16,8 millions de tonnes comparativement à 2000. Il s’agit du plus faible niveau de stocks à la ferme observé depuis que Statistique Canada a commencé à publier les chiffres des stocks de décembre, en 1981. La faiblesse des stocks aura un effet négatif sur les recettes et la rentabilité des producteurs ainsi que de l’ensemble de l’industrie céréalière de l’Ouest canadien, et ce, au moins jusqu’à l’automne 2003.
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Stocks totaux de céréales au 31 décembre | |||
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2001 | 2002 | 2001 à 2002 | |
en milliers de tonnes | |||
Tout le blé | |||
Blé, sauf le blé dur | |||
Orge | |||
Maïs-grain | |||
Blé dur | |||
Canola | |||
Avoine | |||
Soya | |||
Pois secs | |||
Lin |
La majorité des cultures spécialisées, dont les pois de grande culture, la moutarde, les lentilles, les pois chiches et les graines de l’alpiste des Canaries, se trouvent en Saskatchewan, la province qui a été la plus durement touchée par les deux dernières sécheresses dans l’Ouest canadien. Les stocks à la ferme de la plupart des cultures spécialisées n’ont pas changé de façon aussi spectaculaire que ceux des principales cultures par rapport à 2001, puisqu’ils étaient déjà, pour la plupart, à des niveaux minimaux.
L’Est canadien a connu de bien meilleures conditions de croissance qu’en 2001, et les stocks y étaient plus élevés pour les grandes cultures de maïs, de soya et de blé.
Les stocks de blé diminuent nettement par rapport à 2001
Les stocks de blé à la ferme, y compris de blé dur, dans l’Ouest canadien étaient en baisse d’un tiers par rapport à 2001 et se situaient à près de la moitié du niveau des stocks à la ferme observé en 2000. Les stocks de blé à la ferme étaient tout juste en deçà des 8,4 millions de tonnes, alors qu’ils étaient de 12,4 millions de tonnes en 2001 et de 16,3 millions de tonnes en 2000. La moyenne décennale des stocks de blé à la ferme dans l’Ouest canadien s’est fixée à 16,6 millions de tonnes.
Les stocks commerciaux de blé pour l’ensemble du Canada s’établissaient à 4,7 millions de tonnes, comparativement à 5,6 millions de tonnes en 2001. Les stocks combinés de blé à la ferme et commerciaux ont fléchi de 4,9 millions de tonnes par rapport à 2001, ce qui représente une diminution de 27 %.
Les stocks de blé dur fléchissent malgré l’accroissement de la production
Le blé dur est la seule culture de l’Ouest canadien qui ait connu une augmentation importante de la production. La production de blé dur a atteint 3,7 millions de tonnes en 2002, comparativement à 3,0 millions de tonnes en 2001. Les stocks de blé dur à la ferme au 31 décembre étaient de 2,6 millions de tonnes, en baisse de 13 % par rapport à 2001. Les stocks commerciaux étaient de 928 000 tonnes, en baisse de 24 %.
La diminution des stocks de blé dur est attribuable à un report moindre des stocks de 2001, déjà réduits par la sécheresse, et à une augmentation de la consommation intérieure. Bien que le blé dur ne soit pas un ingrédient recherché dans l’alimentation des animaux, la piètre qualité de la culture de cette année et le prix élevé des autres céréales ont incité les producteurs à incorporer plus de blé dur dans les rations des animaux.
Les stocks d’orge chutent
Les estimations des stocks d’orge à la ferme ont reculé de 35 % comparativement à 2001, ce qui les a ramenés à 4,5 millions de tonnes. La moyenne décennale des stocks d’orge est de 8,7 millions de tonnes.
Les stocks commerciaux d’orge étaient de 716 000 tonnes contre 964 000 tonnes en 2001. C’est 28 % de moins que la moyenne décennale des stocks, qui est de 1,0 million de tonnes.
La mauvaise récolte de 2002 est à l’origine des plus faibles niveaux observés depuis 10 ans pour ce qui est des livraisons d’orge aux silos, de son utilisation dans l’alimentation animale et des stocks à la ferme en décembre. Pour répondre aux besoins intérieurs de céréales fourragères, l’industrie compte faire des importations records de maïs des États-Unis, et ce, pour la troisième année consécutive.
Les stocks de canola à la ferme se replient, mais les stocks commerciaux augmentent
Les stocks de canola à la ferme se sont fixés à 2,0 millions de tonnes, en baisse par rapport aux 3,1 millions de tonnes déclarées en 2001. C’est nettement moins que la récente moyenne décennale de 3,3 millions de tonnes, mais plus que la moyenne de 1,9 million de tonnes observée de 1981 à 1990.
À l’opposé, les stocks commerciaux sont passés de 564 000 tonnes en 2001 à 958 000 tonnes en 2002. Une faible demande d’exportation, le lock-out des travailleurs des terminaux à grains à Vancouver et le désir d’attirer les livraisons de producteurs ont contribué à l’accroissement des approvisionnements commerciaux.
Les stocks de pois de grande culture diminuent légèrement
Les stocks à la ferme de pois de grande culture sont tombés à 804 000 tonnes, comparativement aux 965 000 tonnes déclarées en 2001. Les pois de grande culture constituent la plus importante culture spécialisée au Canada, représentant 1,4 million de tonnes de production en 2002, comparativement à 2,0 millions de tonnes en 2001.
Les stocks de lentilles sont à la moitié de ce qu’ils étaient en 2001
Les lentilles sont la seule culture spécialisée à avoir accusé une réduction spectaculaire des stocks par rapport à 2001. Les stocks à la ferme étaient de 200 000 tonnes, soit la moitié du niveau de 2001. La diminution des stocks est la conséquence directe de la baisse de production de lentilles, qui est tombée à 353 800 tonnes en 2002 comparativement à 566 300 tonnes en 2001.
Les stocks de maïs augmentent
L’amélioration des cultures en Ontario et au Québec a permis aux producteurs et aux exploitations commerciales d’accroître leurs stocks au 31 décembre. Les stocks à la ferme ont crû de 9 % et ont atteint 5,3 millions de tonnes, comparativement à la moyenne décennale de 4,4 millions de tonnes. Les stocks commerciaux étaient également plus élevés, s’étant fixés à 2,1 millions de tonnes, ce qui est supérieur de 35 % à ceux observés en 2001 et supérieur à la moyenne décennale de 1,6 million de tonnes.
Une production plus élevée entraîne une hausse des stocks de soya
Les stocks de soya ont connu une augmentation importante, en raison de l’amélioration de la production de soya en Ontario. Les stocks à la ferme ont atteint 837 000 tonnes, en hausse de 55 % par rapport à 2001, la moyenne décennale étant de 751 000 tonnes. Les stocks commerciaux ont crû de 12 % par rapport à 2001 et ont atteint 775 000 tonnes. Les stocks totaux étaient tout juste au-dessus des 1,6 million de tonnes, en hausse de 31 % par rapport à 2001.
Note aux lecteurs
L’enquête agricole de décembre a été effectuée auprès de 12 000 exploitants agricoles au moyen d’interviews téléphoniques menées du 2 janvier au 9 janvier 2003. On a demandé aux agriculteurs de déclarer les quantités de céréales entreposées à la ferme. Les chiffres des stocks commerciaux de céréales de l’Ouest proviennent de la Commission canadienne des grains. Ceux des stocks commerciaux de maïs et de soya en Ontario et au Québec sont tirés d’une enquête distincte auprès des silos-élévateurs commerciaux et ceux des stocks commerciaux de cultures spécialisées, d’une enquête distincte auprès des agents de commercialisation des cultures spécialisées.
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Statistiques Canada
http://www.statcan.ca/