Nortera ferme une usine et investit dans une autre

Publié: il y a 5 jours

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Nortera ferme une usine et investit dans une autre

Nortera, fondée en 2022 par la cession de la majorité du Groupe Bonduelle dans ses activités nord-américaines au Fonds de solidarité FTQ et la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), annonce un important brassage de cartes au niveau de ses opérations en sol québécois.

Invoquant le contexte économique, l’incertitude liées aux tarifs commerciaux et la concurrence provenant des importations, l’entreprise a décidé de fermer son usine de Saint-Césaire et d’investir dans ses installations situées à Saint-Denis-sur-Richelieu. Le projet donnera lieu à un investissement de 28 M$ sur cinq ans et lui permettra de faire passer la capacité de l’usine de Saint-Denis de 6 à 10,6 millions de caisses, ce qui en ferait un élément important dans ses activités au Canada. Plus précisément, Nortera compte faire de cette usine le pôle principal de production de la conserve au pays. Les investissements incluent l’installation de nouvelles lignes et le renouvellement de plusieurs équipements, dont le système de traitement des eaux.

Nortera vise à améliorer son efficacité opérationnelle et sa durabilité, tout en maintenant sa capacité de production. L’entreprise indique que la décision « s’inscrit dans une stratégie visant à maintenir son avantage concurrentiel sur un marché en constante évolution » et « contribuera à assurer la continuité de la production agricole locale au Québec pour les prochaines années ».

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De gauche à droite: Nicolas Chatel-Launay, coordonnateur du projet Agrisolutions climat; Ghalia Chahine, coordonnatrice environnement à l'UPA; Jérémie Letellier de l'UPA Montérégie; Martin Caron, président général de l'UPA; Sophie Chatel, Secrétaire parlementaire du ministre de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire du Canada, Sylvie Thériault et Jean-François Riendeau, producteurs hôtes

Le projet Agrisolutions climat prolongé jusqu’en 2028

Le projet Agrisolutions climat, qui permet aux fermes participantes de recevoir jusqu’à 100 000$ pour implanter des pratiques à la ferme visant à réduire les émissions de GES, a été reconduit.

« Cet investissement majeur marque une étape importante pour Nortera et pour l’ensemble de la filière agroalimentaire canadienne. Nous sommes déterminés à offrir un avenir durable à nos producteurs et agriculteurs canadiens, tout en continuant à mettre de l’avant le savoir-faire et la qualité des légumes d’ici, a déclaré Hugo Boisvert, président et chef de la direction. »

Lusine de Saint-Césaire est prévue fermer vers la fin janvier 2026. La décision implique la perte de 100 emplois. Les travailleurs auront la possibilité d’être relocalisés à Saint-Denis, puisque 70 emplois devraient être créés. La direction a indiqué par courriel que le terrain et la bâtisse seront mis en vente.  » Certains équipements seront utilisés à l’usine de St-Denis et à l’usine de Tecumseh, d’autres seront conservés pour les pièces de remplacement ou usage futur « .

Le transformateur de légume ajoute que  » la fermeture de l’usine de Saint-Césaire est le résultat de plusieurs contraintes structurelles majeures, notamment le besoin d’investissements considérables pour la modernisation, l’accès limité à l’eau qui entravait la rentabilité, et l’impossibilité d’agrandissement due à son emplacement enclavé au cœur de la ville « .

En 2023, Nortera a perdu un contrat d’approvisionnement de 15 M$ provenant des hôpitaux de l’État québécois au profit d’un distributeur achetant ses légumes en Chine, une décision dénoncée par M.Boisvert, ajoutant que cela nuisait à l’économie locale

L’annonce succède également à une décision de Loblaws de s’approvisionner en Asie pour son maïs en conserve, alors qu’elle faisait affaire avec Nortera.

La création de Nortera en 2022 avait créé de nombreux espoirs pour le secteur agricole québécois en assurant une part de marché aux producteurs, principalement les producteurs de légumes de transformation.

Des trois usines que comptait Nortera au Québec, il n’en reste que deux. L’entreprise dit exploiter 13 usines au Canada et au États-Unis et employer 3000 personnes. Elle transforme et commercialise plus de 400 000 tonnes de légumes annuellement.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.