Un prix pour un pot-pourri

Publié: 4 août 2016

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Blake Vince, de Merlin en Ontario, utilise pas moins de 18 plantes couvre-sol distinctes simultanément chaque année. Ce « pot-pourri » contient des semences de graminées comme le seigle, des espèces à feuilles larges (lin, tournesol), plusieurs plantes-racines et des légumineuses. Débuté en 2010 avec cinq espèces, l’implantation de ce couvre-sol a eu pour impact de réduire sa dépendance aux engrais et aux herbicides, de diminuer de l’érosion des sols, en plus d’un accroissement de la biodiversité et de l’activité microbienne dans ses champs.

Blake Vince avec un échantillon de son couvre-sol " pot-pourri ". Source: AgInnovation Ontario
Blake Vince avec un échantillon de son couvre-sol " pot-pourri ". Source: AgInnovation Ontario

Les expérimentations de M.Vince lui ont valu un Prix de la première ministre pour l’excellence en innovation agroalimentaire en 2015. En 2013, Il a également été l’un des trois lauréats canadiens de la bourse d’études de Nuffield, un programme de leadership en agriculture du Commonwealth.

L’agriculteur voulait au départ s’attaquer au problème de prolifération d’algues dans le lac Érié, une solution qui pouvait se faire sans recourir au travail au sol, selon lui. Depuis 2010, il estime que la vitesse de décomposition a monté en flèche dans ses champs, avec pour conséquence une activité microbienne beaucoup plus élevée. Il dit aussi avoir constaté des améliorations notables dans l’absorption de l’eau et des éléments nutritifs et la séquestration du carbone de même qu’une croissance beaucoup plus régulière de ses cultures. En plus, il réalise des économies à l’achat de ses engrais puisque son système permet la fixation d’une plus grande quantité d’azote dans le sol.

M.Vince a débuté en mettant en terre sur des chaumes de blé. Depuis, il intègre son mélange simultanément dans le semoir, qui est ensuite ensemencé à des taux de semis d’environ 45 à 50 lb/acre. « Le semoir ne requiert aucune modification, mais nous tentons de réduire graduellement les volumes de semences utilisés. C’est la diversité qui compte, et non la densité », ajoute-t-il.

Blake Vince de l'Ontario montre le système racinaire et la composition de son sol en résultat à son utilisation de 18 couvre-sol différents. Source: AgInnovation Ontario
Blake Vince de l'Ontario montre le système racinaire et la composition de son sol en résultat à son utilisation de 18 couvre-sol différents. Source: AgInnovation Ontario

Les plantes couvre-sol poussent et hivernent jusqu’à la saison des semis, au printemps. À ce moment-là, les semences de la culture commerciale – en l’occurrence du maïs – sont mises en terre directement, puis les plantes couvre-sol sont détruites au moyen d’un traitement herbicide. Comme les plantes de son mélange sont très flexibles, M. Vince affirme qu’il n’a aucune difficulté à effectuer ses semis dans le couvert végétal.

Dans l’ensemble, M. Vince dit qu’il va continuer d’adapter son système de plantes couvre-sol selon l’incidence qu’il a, tant sur l’environnement de son exploitation agricole que sur celui de la région où il vit.

Pour ce qui est des prochaines étapes, M. Vince dit qu’il « aimerait ramener la paissance dans la rotation ».

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« Si des animaux broutaient les plantes couvre-sol, cela nous permettrait non seulement de récupérer les éléments nutritifs du fumier, mais aussi de convertir les plantes vertes en protéines », estime-t-il.

Source: Aginnovation

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