Vache folle : la Fédération des producteurs de bovins du Québec fait le point

Publié: 23 mai 2003

Longueuil (Québec), 21 mai 2003 – La Fédération des producteurs debovins du Québec (FPBQ) a tenu une rencontre de presse afinde faire le point sur la situation québécoise à la suite de l’annonce, faitehier par le gouvernement Canadien, du diagnostic d’un cas, en Alberta,d’encéphalopathie spongiforme bovine (ESB), mieux connue sous le nom demaladie de la vache folle.

Le président de la Fédération des producteurs de bovins du Québec, M.Michel Dessureault, accompagné du président de l’Union des producteursagricoles (UPA), M. Laurent Pellerin, ont d’abord tenu à rassurer lesQuébécois et les Québécoises face à la situation en rappelant qu’un seul casde ESB avait été diagnostiqué, hors Québec, et que des mesures immédiatesavaient été prises pour protéger les consommateurs et le cheptel du pays.

« La Fédération des producteurs de bovins du Québec demeure confianteenvers l’innocuité du boeuf canadien, a rappelé M. Dessureault. Le boeufcanadien est reconnu pour être un produit de qualité imbattable, poursuit-il.Le cas d’encéphalopathie spongiforme bovine retracé en Alberta est isolé et letroupeau entier a été mis en quarantaine jusqu’à ce que l’enquête permette deretracer l’origine de la maladie. Jamais la viande de l’animal contaminé n’estentrée dans le circuit de distribution des aliments », souligne le président dela FPBQ.

La Fédération estime que les autorités gouvernementales sont pleinementen mesure de réaliser un travail de qualité dans des délais les plus courtspossibles.

La Fédération rappelle que notre système national d’inspection dispose destandards parmi les plus élevés au monde. L’Agence canadienne d’inspection desaliments (ACIA) a mis en place une série de mesures afin d’empêcherl’introduction et la propagation de cette maladie. Parmi les principalesmesures mises en place par les autorités gouvernementales, de concert avec lemonde agricole, notons :

  • des tests de dépistage en vertu d’un programme de surveillance, le nombre de tests effectués étant le double que ceux recommandés par les autorités internationales;
  • l’interdiction, depuis 1997, d’alimenter les ruminants avec des farines animales issues de ruminants et obligation, pour les agriculteurs, de signer un affidavit en ce sens;
  • le programme canadien d’identification du bétail pour les bovins permettant de suivre les déplacements de chaque animal, du troupeau d’origine à l’abattoir, etc.

    Impacts économiques significatifs
    A la suite de cette annonce, les États-Unis ont décidé de suspendretemporairement les importations de bovins et viande bovine en provenance duCanada. Plusieurs autres pays ont suivi. La FPBQ est inquiète quant à l’impactde cette nouvelle sur les marchés, particulièrement sur les revenus desproducteurs. Déjà, hier, au Québec, les acheteurs participant aux enchères debovins étaient peu nombreux, ce qui a eu pour effet de faire fondre les prixpayés du marché.

    Pour éviter d’encombrer inutilement les marchés et d’amplifier la situation, la FPBQ suggère aux producteurs de retarder la vente de leurs animaux, lorsque cela est possible. Elle travaille actuellement avec lesencans et les abattoirs du Québec à mettre en place des modes de venteintérimaires afin de réduire la perte de revenus des producteurs et leurassurer l’obtention d’un juste prix compte tenu des circonstances.

    Des démarches ont été entreprises également auprès des transformateurs etdes détaillants en alimentation pour les informer et les rassurer quant à laqualité et à l’innocuité de la viande bovine québécoise.

    La FPBQ a également amorcé des démarches auprès de la ministre del’Agriculture du Québec et du ministre fédéral de l’Agriculture afin qu’ilsmettent en place des programmes d’aide financière d’urgence pour dédommagerles producteurs contre les pertes sur les marchés et leur déclassementéventuel, de même que pour supporter financièrement les autres maillons del’industrie bovine québécoise (encans, abattoirs, etc.), victimes de cettesituation.

    Rappelons que le Québec produit et commercialise hebdomadairement environ4000 têtes de gros bovins (bouvillons d’abattage et vaches de réforme), ce quireprésente des ventes hebdomadaires d’environ 4,5 M$. Plus de 60 % de cetteproduction est exportée vers les Etats-Unis. Au-delà de 16 000 fermes bovinesdu Québec pourraient être affectées par des pertes substantielles de revenusadvenant un effondrement du marché.

    Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :

    Fédération des producteurs de bovins du Québec (FPBQ)
    http://www.bovin.qc.ca/

    Union des producteurs agricoles (UPA)
    http://www.upa.qc.ca/

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