Montréal (Québec), 3 juillet 2003 – L’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA) estime qu’on « ne peut à ce jour exclure la possibilité » que la vache folle découverte au printemps dernier en Alberta (ouest) soit en fait issue des États-Unis, dans un rapport publié sur son site internet.
L’agence gouvernementale rappelle que le Canada et les Etats-Unis, étant tous deux exempts de cas d’ESB (encéphalopathie spongiforme bovine) et utilisant les mêmes mesures de précaution, procédaient à des « échanges libres d’espèces sensibles à l’EST » (encéphalopathie spongiforme transmissible) comme les bovins, les ovins ou les cervidés.
L’importation spéciale de 500 000 vaches américaines « revêt un intérêt particulier », relève le rapport qui rappelle que « 99% des importations canadiennes de bovins sont d’origine américaine ».
Sur ce lot, « environ 25 000 femelles gravides (enceintes) sont sorties des parcs d’engraissement et ont perdu leur identité américaine avant la mise en oeuvre du Programme canadien d’identification du bétail (le 1er janvier 2001) pour se retrouver au sein du cheptel bovin de l’Ouest canadien », relève l’agence.
« De 70 à 80 % d’entre elles étaient de couleur noire et de race Angus », comme celle atteinte de l’ESB en Alberta, ajoute l’ACIA.
Ces animaux « se seraient également retrouvés sur la chaîne canadienne d’alimentation du bétail », note l’agence.
« Les analyses d’ADN se poursuivent, mais le Canada ne peut à ce jour exclure la possibilité que le cas de référence soit lui-même issu de cet unique scénario d’importation », selon le rapport.
L’Agence, qui n’est pas en mesure de donner un avis définitif, explore également d’autres pistes comme l’importation dans les années 80 dans l’ouest canadien d’un « grand nombre de wapitis d’élevage en provenance du Nord-Ouest des Etats-Unis ». Certaines de ces bêtes, atteintes de la maladie débilitante chronique (MDC) « auraient pu pénétrer dans les réseaux de distribution d’aliments du bétail ».
« La possibilité que les Etats-Unis soient à l’origine du cas de référence ou de la source de contamination des aliments figure parmi les nombreuses pistes qu’envisagera l’étude qui se poursuit », note l’agence.
Celle-ci avait confirmé le 20 mai qu’une vache noire de race Angus, abattue fin janvier en Alberta (ouest) et jugée impropre à la consommation, était atteinte d’ESB. Des milliers de têtes de bétail ont été abattues depuis sans que les analyses ne décèlent d’autres cas.
Fin juin, un groupe d’experts internationaux a estimé que ce cas était sans doute dû à une infection survenue dans le système d’alimentation du bétail.
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Source : AFP
Site(s) extérieur(s) cité(s) dans cet article :
Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA)
http://www.cfia-acia.agr.ca/