On entend tellement parler de l’agriculture durable qu’on a l’impression que c’est devenu une nouvelle mode. Et pour officialiser la chose, on a trouvé le moyen d’ajouter un nouvel acronyme : PAD pour « pratique agriculture durable », qui pourrait faire penser au commun des mortels qu’avant l’agriculture n’était pas durable. Avant quoi, je ne sais pas. En fait, c’est une refonte moderne de l’agriculture raisonnée qui n’a pas semblé trop vendeur, des pratiques agroenvironnementales qui ont sûrement fait leur temps, des BE « bénéfices environnementaux », qui ont fait un bref passage dans notre vocabulaire agricole. Sûrement dans un but de vulgarisation, mais qui, à force de changer de nom, peut faire penser que c’est tout nouveau. Mais en fait, ce sont des pratiques qui se mettent en place depuis déjà plusieurs années.
En 1998, on parlait d’entamer le virage en agroenvironnement. On en parlait parce que déjà plusieurs agriculteurs l’avaient entamé ce fameux virage. En 2006, on s’interrogeait sur les pratiques en agroenvironnement lors de la Commission sur l’avenir de l’agriculture au Québec (CAAQ).
En fait, les pratiques agricoles sont bien loin d’être une mode, c’est plutôt un mode de vie (sage réflexion empruntée)! Une façon de voir et de gérer notre ferme. Ça peut paraître long comme virage quand les gens de l’extérieur réalisent qu’on est toujours en virage! C’est parce que pour y arriver, on doit changer notre façon de faire, il faut valider si on atteint nos objectifs et quand on y arrive finalement, on réalise d’autres éléments positifs qui s’ajoutent. C’est à partir de là que le virage paraît moins difficile et plus attrayant. Et une fois qu’on intègre cette façon de faire dans notre processus décisionnel et actions quotidiennes, les chances de réussite sont meilleures.
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Dans certaines périodes intenses, comme celle-ci, on a l’impression qu’il y a plus de tâches que de ressources humaines. Tout devient une gestion des priorités.
Comme agriculteur, notre définition de l’agroenvironnement a évolué au fil du temps. On a cheminé, on a plus d’expérience et de connaissances, tellement qu’il arrive qu’on se sente dépassé par toute la charge de responsabilité et de gestion qui s’ajoute. Il faut se concentrer sur les résultats de l’ensemble du système qu’on met en place. Les pratiques agricoles durables, ce n’est pas une mode, c’est une façon d’équilibrer nos ressources et d’améliorer notre rentabilité. En plus de bien nourrir nos gens. Profession agriculteur.
