Comment suivre la maturité physiologique du maïs

Il est important de marcher ses champs à la mi-septembre

Publié: 12 septembre 2023

Photo: Jean-Marc Montpetit

Septembre est le mois idéal pour suivre la maturité physiologique du maïs. Malgré les investissements importants en temps et en argent que les semencières consacrent à l’évaluation de la maturité de leurs hybrides, la cote de maturité qu’elles leur attribuent peut parfois sembler inexacte. Cette cote, qui est surtout basée sur la teneur en eau du grain à la récolte, tient tout de même compte des observations sur la floraison et la maturité physiologique. Malheureusement, la teneur en eau est faiblement corrélée avec les deux autres mesures.

Ainsi, un maïs à maturité physiologique tardive peut être sec à la récolte parce que la plante subit une sénescence précoce ou que les spathes de l’épi s’ouvrent plus rapidement que chez d’autres hybrides. Un tel type d’hybride aura une faible teneur en eau à la récolte lors d’années chaudes, mais pourrait être en difficulté lorsqu’un gel précoce survient à l’automne. Voilà pourquoi il est important de marcher ses champs à la mi-septembre pour connaître le progrès de la maturité physiologique de ses hybrides.

Il y a plusieurs façons de suivre la maturité physiologique du maïs, mais la plus simple est de relever la position de la ligne d’amidon sur quelques épis représentatifs. Cette technique consiste à positionner la démarcation entre les parties dure et laiteuse sur une ligne imaginaire qui traverse le grain sur sa longueur. On exprime le résultat en pourcentage du trajet parcouru sur cette ligne, et normalement, on s’attend à ce que la ligne d’amidon atteigne 50% de sa trajectoire à la mi-septembre.

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Selon le cumul de chaleur, le meilleur moment pour observer la ligne d’amidon se situe entre le 10 et le 20 septembre. On récolte quelques épis représentatifs en évitant les plantes mortes prématurément ou celles qui accusent un retard flagrant. De plus, il faut être constant dans l’endroit où l’on casse l’épi pour observer le grain : les premiers grains à être fécondés sont habituellement situés au premier tiers de l’épi, en partant du bas (voir photo ci-dessus). Les autres grains peuvent accuser un retard d’un ou deux jours.

Ensuite, on regarde la partie pointue de l’épi afin que les embryons ne nous voilent pas la vue de la ligne d’amidon. Finalement, on note le pourcentage de progrès de la ligne et on fait une moyenne des épis observés. Plus le poids spécifique de l’hybride est élevé, plus la démarcation est facile à voir en raison de l’amidon dense qui est d’un jaune vif. Lorsqu’on visite le champ trop tôt ou lorsque l’amidon est plus pale, il faut parfois fendre le grain pour bien voir la ligne d’amidon (voir photo ci-dessous). Si vous coupez les grains, faites-le pour tous les hybrides de la parcelle, car cette méthode surestime la progression de la ligne.

Le but de cette démarche est de mieux connaître les hybrides et de voir ceux qui sont bien adaptés à votre ferme. Si un gel mortel survenait au stade de 50% de la ligne d’amidon, les pertes de rendement seraient relativement minimes. À un stade plus avancé, par exemple 75%, le même gel n’aurait pratiquement aucun impact.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Marc Montpetit

Jean-Marc Montpetit

Chroniqueur au Bulletin des agriculteurs

Jean-Marc Montpetit est sélectionneur de végétaux et agronome. Il fait aussi de la vulgarisation de concepts agronomiques auprès des agriculteurs.