Trois bonnes raisons de s’intéresser aux drones en agriculture

Les drones sont équipés de caméras pouvant détecter des anomalies dans les cultures

Publié: il y a 12 heures

Trois bonnes raisons de s’intéresser aux drones en agriculture

Les drones sont de plus en plus utilisés en agriculture pour différentes raisons par les agriculteurs, par exemple pour avoir recours aux drones pour évaluer la santé de leurs cultures, pour mettre en place des pratiques d’agriculture de précision ou encore pour implanter des cultures de couverture.

L’évaluation de la santé des cultures

Toute innovation technologique qui permet de remplacer l’œil humain devra être munie d’une multitude de capteurs. Les drones sont équipés de caméras de différents types pouvant détecter des anomalies dans les cultures, que ce soient des maladies, des stress de diverses natures ou encore la présence de ravageurs. Le drone et ses caméras pourront surveiller de vastes superficies beaucoup plus rapidement que l’humain qui aurait à marcher les champs. De plus, les caméras permettent de détecter des anomalies qui ne seraient pas visibles à l’œil nu, on peut donc détecter les problèmes à un stade moins avancé.

À lire aussi

Avec la bonne pression d’air dans les pneus, le tracteur transfert un maximum de sa puissance vers le sol.

Pneu : bonne pression, bonne traction

À la Clinique de pneus d’Expo-Champs, des experts ont montré de quoi ont l’air des pneus de tracteur dont la pression est optimisée pour le travail au champ. En vidéo.

Il existe différents types de camera: les classiques RGB ((Red Green Blue) pour détecter les anomalies visibles comme le jaunissement ou les tâches sur les végétaux, les multispectrales qui servent à mesurer l’indice de la santé de la végétation et sa densité, les hyperspectrales pour la composition chimique des plantes et les thermiques pour mesurer la température des feuilles

Les images sont ensuite traitées à l’aide de logiciel pour déterminer un problème ou une maladie.

Un outil pour l’agriculture de précision

Les données obtenues par ces images peuvent être géoréférencées afin de créer des cartes de santé des cultures. Cela permettra une intervention ciblée, par exemple un traitement localisé là où le problème se trouve. Les drones permettent donc de mettre en pratique des notions d’agriculture de précision puisque l’application d’eau, d’engrais ou de pesticides peut être faite uniquement là où c’est nécessaire.

Drone utilisé pour pulvériser (Source : DroneXperts)

Des essais effectués au Québec en 2024 ont permis de constater une diminution de 50 % de la consommation d’herbicides dans la culture de maïs et une diminution de 30 % de la consommation de produits phytosanitaires dans le soya sans affecter les rendements ni l’efficacité du désherbage (Sollio Agriculture, 2024).

Les cartes en haute résolution peuvent aussi aider à élaborer des stratégies d’irrigation, de drainage et de plantation.

L’implantation de cultures de couverture par les drones

Au cours des dernières années, on remarque un engouement croissant pour les cultures de couverture au Québec, une pratique valorisée pour ses nombreux avantages agroenvironnementaux et agronomiques.

Drone utilisé pour l’épandage d’engrais ou les semis de cultures de couverture (Source : Agri-Réseau).

Des essais ont été faits au cours des dernières années en utilisant les drones pour implanter des cultures de couverture intercalaires dans le blé avec des résultats très satisfaisants, soit aucun effet sur le rendement et une meilleure suppression des mauvaises herbes, en comparaison avec le semoir conventionnel.

L’adoption des drones en agriculture n’est cependant pas sans défi. Les principaux freins étant au niveau de la réglementation, de la formation des opérateurs et des coûts initiaux. Considérant que cette technologie permettra aux producteurs de prendre des décisions éclairées, d’optimiser les intrants et de mieux anticiper les problèmes agronomiques, ils devraient s’imposer comme des alliés pour l’agriculture du futur.

*Cet article de Claudia Beaudry est une version tirée et adaptée du magazine Le Bulletin des agriculteurs, édition juin 2025. Pour lire l’article en entier, abonnez-vous au magazine où plus de contenu exclusif est disponible.

Pour lire d’autres articles machinerie, cliquez ici.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Claudia Beaudry

Claudia Beaudry

Chroniqueuse

Claudia Beaudry enseigne l'automatisation appliquée à l'agriculture et agit comme représentante chez G2Bpro, importateur et distributeur de composantes agricoles. Elle rédige la chronique Technologies 101 dans Le Bulletin des agriculteurs.