Lors du précédent article sur l’échantillonnage et l’analyse des aliments, il était question de reconnaître les symptômes d’une ingestion de mycotoxines par les animaux pour décider d’aller de l’avant avec l’analyse des aliments. Dans cet article, il sera question des niveaux préoccupants en mycotoxines dans les aliments et des symptômes pouvant être perçus à la suite de l’ingestion de mycotoxines.
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Dose maximale
Comme cela a été indiqué précédemment, le processus d’échantillonnage et la méthodologie d’analyse sont d’une importance primordiale pour pouvoir investiguer la problématique. Le tableau 1 indique les concentrations préoccupantes pour lesquelles des signes cliniques pourraient être perceptibles selon le type de mycotoxine et le type de bétail. Il est important de noter que les signes cliniques peuvent être perceptibles ou non en dehors de ces limites à cause de la nature intrinsèque des mycotoxines. Plus précisément, chaque animal ou troupeau répondra différemment aux mycotoxines en fonction des facteurs environnementaux et physiologiques affectant son système immunitaire. Aussi, il s’agit de recommandations de concentrations préoccupantes pouvant être ingérées et non de la concentration d’un ingrédient spécifique de la ration. L’autre point à retenir est qu’il est possible d’observer des effets additifs, synergiques ou antagonistes lorsque plus d’une mycotoxine est ingérée à la fois, de là l’importance de faire analyser le profil de mycotoxines des aliments au lieu d’une seule mycotoxine.
Tableau 1

Signes cliniques et lésions
Les signes cliniques et lésions perceptibles sur l’animal apparaissent majoritairement dans les quelques jours (7 jours) suivant l’ingestion des aliments contaminés. Les signes cliniques et les lésions possiblement observables chez les ruminants pour l’ensemble des mycotoxines de la famille des Trichothécènes (Désoxynivalénol, Fumonisines, Zéaralénone, T-2 et HT-2) sont présentés au tableau 2. Certains de ces symptômes sont similaires à ceux d’autres problématiques observées dans les troupeaux, alors il est nécessaire d’être vigilant lors du diagnostic. Il est important de se rappeler que la capacité d’observer des symptômes chez les animaux à la suite d’ingestion d’aliments dépend du statut immunitaire de l’animal. En d’autres mots, un animal avec un faible niveau de stress, une alimentation de qualité et participant à un protocole de médecine préventive sera moins à risque de développer des symptômes à la suite de l’ingestion de mycotoxines.
Tableau 2

Lorsqu’une entreprise est aux prises avec des aliments contaminés et des animaux malades, l’approche la plus souvent utilisée est l’utilisation d’agents absorbants ou de biotransformation dans la ration de l’animal. Alors, je vous invite à lire notre prochain article sur ce sujet bien précis, et n’hésitez pas à consulter votre agronome ou votre vétérinaire pour vous aider à faire face aux défis des mycotoxines.