Pourquoi le marché du blé est un bon pari… pour l’instant

Publié: 26 janvier 2022

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Pourquoi le marché du blé est un bon pari… pour l’instant

Le jeudi 27 janvier, je présentais mon survol annuel du marché des grains avec le Bulletin des agriculteurs pour 2022. 

Généralement, dans ces survols, je parle peu du blé. Cette année est différente. Dans l’ensemble du marché des grains, à mon avis, c’est le blé qui recèle présentement le plus d’éléments en sa faveur :

  • Mauvaises récoltes nord-américaines l’an dernier. Difficile d’oublier, spécialement la sécheresse importante dans les Prairies canadiennes qui a fait plonger les rendements des céréales (… et du canola).
  • Récoltes décevantes en Europe, rien d’exceptionnel non plus en Russie.
  • Recul important des stocks de blé chez les principaux pays exportateurs de blé qui sont à leur plus bas depuis plus d’une dizaine d’années.
  • Demande mondiale soutenue.
  • Les principaux pays importateurs de blé restent gourmands.

Pour chapeauter le tout, une touche d’inflation alimentaire, un intérêt plus marqué des spéculateurs sur les marchés financiers pour les denrées de base, dont celles agricoles, et maintenant nous avons par-dessus le tout la vive tension Ukraine & Russie.

Dans ce dernier cas, il reste assez difficile de statuer ce qui se passera vraiment. Hier, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a affirmé qu’il jugeait peu probable que la Russie, avec ses 127 000 soldats rivés à sa frontière, envahisse son pays. La lecture est différente si on se fie à de nombreux analystes géopolitiques occidentaux qui estiment l’invasion imminente, possiblement en février.

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Qui aura raison? L’avenir nous le dira. Mais, on retient qu’ensemble, la Russie et l’Ukraine accaparent près de 30% des exportations mondiales de blé. Nul besoin de dire qu’une dégradation des relations, voire une invasion, risque de grandement perturber les marchés d’exportation de blé.

Pour fin de comparaison, à l’hiver 2014, lors de l’invasion de la Crimée par la Russie, les prix du blé à Chicago et à Minneapolis (blé de printemps) avaient grimpé en quelques semaines d’environ 2,00 $US/bo. (73,5 $US/tonne).

De combien grimperait le blé cette fois-ci? Considérant le contexte déjà favorable et haussier pour le marché du blé, les paris sont ouverts. Mais on peut parier sans trop se tromper que de nouveaux sommets inégalés depuis 2008 seraient alors certainement possibles.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Jean-Philippe Boucher

Jean-Philippe Boucher

Collaborateur

Jean-Philippe Boucher est agronome, M.B.A., consultant en commercialisation des grains et fondateur du site Internet Grainwiz. De plus, il rédige sa chronique mensuelle Marché des grains dans le magazine Le Bulletin des agriculteurs.