Amarante résistante au 2,4-D

Publié: 16 août 2012

Alors que des cultures résistantes à l’herbicide 2,4-D sont en développement, des populations de mauvaises herbes sont elles-mêmes en train de se développer une résistance.

Le magazine scientifique Weed Science rapporte dans son dernier numéro que de l’amarante rugueuse (Amaranthus tuberculatus, ou Waterhemp) résistante au 2,4-D a été découverte au Nebraska. Malgré l’usage répandu du 2,4-D de par le monde depuis la fin des années 1940, on avait répertorié à ce jour seulement 17 espèces de mauvaises herbes qui étaient devenues résistances à cet herbicide.

À lire aussi

Avaloirs inondés en juillet 2023.

Inondation dans les champs: quoi faire selon les cultures

La pluie a causé des siennes dans plusieurs régions mais avant de s’inquiéter, le RAP rappelle quelques informations et conseils sur ce type de situation.

Avec l’ajout du 2,4-D, il s’agit maintenant du sixième mode d’action d’herbicide auquel des populations d’amarante ont pu développer une résistance.

L’Amarante rugueuse est une mauvaise herbe présente dans l’est du Canada. On peut supposer que les populations résistantes au 2,4-D au Nebraska ne migreront pas chez nous en quelques années.

Le champ du Nebraska servait à la production de semence de plantes fourragères. Il recevait des doses de 2,4-D depuis dix ans. Les doses les plus élevées n’arrivaient plus à contrôler 50 % de l’amarante rugueuse.

Des spécimens résistants ont été prélevés et reproduits en serre, pour constater qu’ils affichaient une résistance au 2,4-D dix fois supérieure à d’autres populations d’amarante rugueuse. Les chercheurs ont aussi détecté une sensibilité réduite à l’herbicide dicamba.

Du maïs, soya et coton résistants au 2,4-D sont en développement, certains étant déjà en attente d’autorisations gouvernementales pour la commercialisation aux États-Unis. Ces variétés OGM faciliteront le contrôle des mauvaises herbes, mais entraîneront aussi une augmentation de l’usage du 2,4-D, ce qui peut accélérer le développement de résistance chez les mauvaises herbes. Les auteurs de l’étude en appellent à des pratiques responsables, afin de conserver l’efficacité du 2,4-D.

Images d’amarante rugueuse

Lire l’article dans Weed Science (en anglais)