Le CÉROM veut pérenniser son programme d’amélioration génétique

Le CÉROM mène actuellement 67 projets de recherche

Publié: 9 avril 2024

AAC Harfang

Le centre de recherche sur les grains (CÉROM) tenait le 9 avril son assemblée générale annuelle, ce qui a permis de revoir les projets en cours et les objectifs de l’année et de souligner son 25e anniversaire. La direction a fait savoir qu’elle voulait assurer la pérennité de ses programmes d’amélioration génétique ainsi que consolider sa présence dans le Bas-Saint-Laurent.

Le centre de recherche mène actuellement 67 projets de recherche, dont font partie le canola d’automne et le ver fil-de-fer. Les déboires météo de 2023 ont offert une belle vitrine pour étudier les phytopathologies.

Les projets d’amélioration génétique se poursuivent avec les blés et le soya. L’année 2023 a d’ailleurs été marquée par la commercialisation de AAC Harfang qui devrait être disponible aux producteurs agricoles cette année ou l’année prochaine. Il s’agit d’un résultat qui rend le CÉROM particulièrement fier puisqu’il s’agit de la première lignée issue du centre.

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Les autres domaines de recherche ayant vu des développements sont la régie des cultures, les plantes fourragères, le panic érigé et le miscanthus géant, via le Réseau des plantes bio-industrielles du Québec (RPBQ). Le secteur des cultures de niche va connaître un essor cette année grâce à un coup de pouce financier du MAPAQ.

La direction du centre a, par ailleurs, indiqué que la recherche se développerait sur les 22,9 hectares du site à La Pocatière.

Dix ans de recherche sur la folle avoine

La chercheuse Sandra Flores-Mijia a présenté un bilan des dix ans de recherche sur la folle avoine, reconnue comme une mauvaise herbe pouvant induire d’importantes pertes de rendement tout en étant très répandue dans l’Ouest. C’est également une mauvaise herbe qui démontre de la résistance aux herbicides des groupes 1 et 2.

Le CÉROM a mené de premières études au Saguenay-Lac-Saint-Jean qui ont confirmé la présence de folle avoine résistante. Un projet similaire, cette fois au Bas-Saint-Laurent, a indiqué une présence et une résistance, dans ce dernier cas dans 98% des échantillons prélevés. Un projet pilote a été mené de 2022 à 2023 en Gaspésie où de la résistance a été trouvée. Un suivi au Saguenay après dix ans signale une résistance multiple. L’équipe souhaiterait diriger ses énergies vers l’Abitibi afin de vérifier si la folle avoine s’y trouve et si oui, connaître ses différentes caractéristiques.

Programme d’amélioration génétique

Le programme d’amélioration génétique va bon train avec dans sa mire les cultures de niche, les blés de printemps et d’automne, en plus du soya. Le programme du CÉROM est le seul en son genre dans la sphère publique, a rappelé le chercheur Michel McElroy. La recherche se déploie de différentes manières, selon les espèces.

Pour le soya, l’accent a été mis sur le développement d’une variété hâtive, résistante au nématode à kyste et à la fusariose, tout en procurant un bon rendement. L’équipe veut aussi développer des outils de sélection d’amélioration pour les ravageurs importants, ainsi que la résistance au syndrome de mort subite et la pourriture phytophthoréenne.

L’angle de la recherche pour le blé de printemps se penche sur l’adaptabilité au stress, que ce soit la chaleur, la sécheresse ou l’abondance de pluie. Quant au blé d’automne, les chercheurs se penchent sur des modèles de projection génomique pour prédire le rendement, la résistance à la fusariose et la qualité des grains. Les deux types de blé ont aussi fait l’objet d’un dépôt de projet pour développer des variétés plus résistantes aux changements climatiques.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.