Étude française sur les pesticides: plus de questions que de réponses

Publié: 9 août 2016

L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a remis les résultats d’une étude qui s’est étendue sur quatre années et qui a été publiée en sept volumes.  Le rapport de l’Anses, intitulé « Expositions professionnelles aux pesticides en agriculture », explore les pratiques des agriculteurs, la façon dont les agriculteurs se protègent ou non des effets des pesticides, les conseils de prévention et les informations sur la toxicité qui leur sont dispensés. Le but de l’étude était de donner des pistes de réduction des risques.

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Le groupe s’est cependant buté à de nombreuses difficultés quant à la cueillette d’informations, que ce soit sur l’utilisation des pesticides, les liens entre l’exposition et les maladies, ou encore les études de toxicité des produits de la part des fabricants. Le groupe de travail de l’Anses souligne que les données sur l’exposition aux pesticides sont « fragmentées », « lacunaires » ; d’ailleurs « aucune organisation en France n’est chargée de les produire ».

L’étude a toutefois indiqué que l’utilisation des pesticides était en hausse : en 2014, elle était en hausse de 9% par rapport à 2013.

Les « limites des connaissances produites lors de l’homologation » constituent un autre frein à la prise de conscience. Les éléments fournis par les industriels avant la mise sur le marché d’un pesticide ne suffiraient pas à en mesurer le degré de dangerosité: elles ne sont pas publiées dans des revues scientifiques, ne reposent ni sur des statistiques agricoles, ni sur des enquêtes de terrain, ni sur les déclarations individuelles, et ne reflètent pas l’éventail des situations réelles. Les équipements de protection sont aussi remis en question puisqu’ils sont rarement utilisés selon les recommandations des fabricants.

Des pratiques sont aussi remises en question, comme la réduction du travail au sol. Le rapport fait valoir que pour des principes de conservation des sols, la couverture végétale a remplacé le travail de la charrue, mais a entraîné un usage important des herbicides avant les semis.

Les conflits d’intérêts sont aussi ciblés du doigt, comme les formations visant à sensibiliser les agriculteurs qui sont données dans certains cas par des organismes vendant des pesticides. Ces derniers y voient d’ailleurs un bon « moyen pour nouer des contacts commerciaux ».

Source: Le Monde

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