Une survie exceptionnelle des prairies

Un jeune plant de luzerne en santé

*Pour la première fois de ma jeune carrière de rédactrice à la chronique d’Expert fourrager, il me revient l’honneur d’écrire la première de l’année! Elle sera consacrée, comme le veut la coutume, à faire un tour d’horizon de la survie des champs de foin de la province.

Lors de mon premier sondage auprès des producteurs durant les salons de janvier, on me disait que les conditions hivernales ayant été assez clémentes le sol n’a peu ou pas gelé, ce qui fait que l’eau a pu s’infiltrer lors des quelques épisodes de pluie.

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Dans les régions périphériques, la neige a fait son travail de protection. En date du 21 avril, les champs de luzerne et de graminées du Centre-du-Québec et de la Montérégie ont une survie assez exceptionnelle. De tous les champs dépistés, le nombre de plants de luzerne par pied carré est suffisant pour espérer de bons rendements. Le décompte des tiges n’a pas été fait, puisqu’il était encore trop tôt au moment d’écrire cette chronique.

Lors de notre passage aux entreprises Gérard Bousquet, situées à St-Denis-sur-Richelieu, nous avons eu l’occasion de voir des nouvelles implantations de prairies, tout comme des luzernières de cinquième année. Rare étaient alors les plants morts dans les champs. À ce sujet, M.Bousquet nous mentionnait qu’il y a un bon moment maintenant qu’il a été témoin d’une persistance si longue dans ses champs. Bien que la survie soit bonne dans ses champs de cinquième année, la racine pivotante d’une majorité de plants est affectée, tel que le démontre la photo ci-dessous. Ses champs sont en dernière année de production et devront être rénovés.

Luzerne de 5e année affectée. Crédit photo: Roselyne Gobeil

La tournée régionale n’était pas terminée au moment d’écrire cette chronique. De plus, la neige vient tout juste de fondre dans les régions périphériques. Il est donc encore tôt pour livrer un portrait global de la situation. Cependant, des champs de céréales d’automne sembleraient verts à l’horizon, ce qui augure bien pour les prairies également.

Il est temps par contre de procéder à une première étape cruciale : marcher les champs pendant que vous avez encore du temps devant vous! Les superficies laissées à nu n’offrent pas de rendements exceptionnels. Et comme la nature a horreur du vide, bien évidemment, ce seront des mauvaises herbes qui prendront la place! Bien qu’elles aient un potentiel nutritif, leurs rendements sont loin derrière ceux de nos plantes fourragères. D’ailleurs, les chiffres indiquent que les rendements sont insuffisants dans la province. Le rendement moyen au Québec tourne autour de 6 tonnes de MS/ha, alors qu’on devrait viser au minimum 10 tonnes de MS/ha.

Quadrat à utiliser pour vérifier la vitalité des prairies. Crédit photo: Roselyne Gobeil

Comme vous le savez pertinemment, ces rendements ne se font pas seuls. On doit donner à nos champs de l’amour, mais aussi beaucoup d’attention.

Bonne saison à tous et de bons rendements en foin!

*Texte réalisé en collaboration avec le Conseil québécois des plantes fourragères. Les propos exprimés dans le texte relèvent toutefois de l’auteur et n’engagent pas le CQPF.

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