Gel : éléments à surveiller au champ

Publié: 19 mai 2023

Jeunes plants de maïs.

Avec des semis qui vont bon train dans la province, grâce au temps sec en place depuis la deuxième semaine de mai, le type d’intervention est amené à changer.

Le Réseau d’avertissement phytosanitaire (RAP) invite d’ailleurs les producteurs de grandes cultures à surveiller quelques éléments dans les champs. Le gel des derniers jours est également abordé pour les principales céréales.

Le RAP mentionne la capture de papillons de légionnaire uniponctuée qui, bien que très faible, demande une vigilance dans les régions où les insectes ont été piégés, soit à La Présentation, en Montérégie-Est. Les champs où l’on retrouve des graminées, comme les céréales, le maïs, le seigle d’automne en culture intercalaire, les prairies, etc., sont à prioriser. La population est amenée à augmenter, mais l’insecte fait très rarement l’objet d’un avis d’intervention.

À lire aussi

Gel : éléments à surveiller au champ

Les grains plombés par les bonnes conditions

Une semaine après avoir engrangé de fortes hausses, les principaux grains repartent de plus belle à la baisse.

Le ver gris-noir est aussi à l’agenda avec une hausse de la capture des papillons dans la plupart des régions du Québec. Les premiers papillons ont été aperçus le 28 avril avec une pointe des observations entre le 11 et 15 mai, ce qui correspond au calendrier des dernières années. Le développement des larves est dépendant des UTM et comme le temps a été frais dernièrement, le processus est au ralenti, tout comme celui du maïs. Le RAP recommande de surveiller le maïs jusqu’à ce qu’il atteigne le stade six feuilles, et les secteurs les plus à risque. D’autres zones devraient faire l’objet d’une attention particulière :

  • Champs où la culture de couverture a été détruite moins de 14 jours avant le semis;
  • Champs ayant une abondance élevée de mauvaises herbes;
  • Champs en semis direct, surtout sur un retour de prairie ou de soya.

Les larves de la mouche du semis devraient connaître un pic d’activité, puisqu’elles se nourrissent des grains de soya et de maïs pendant la germination. Le Centre de recherche sur les grains (CÉROM) a développé un modèle prédisant le pic d’activité dont le lien est disponible dans le rapport. À distinguer cependant entre le pic d’activité avec les risques d’infestation qui comprennent l’épandage de fumier ou le type de travail du sol.

Inquiétudes dues au récent gel

Le récent gel cause également des inquiétudes (voir Un gel meurtrier sur les cultures). Le RAP indique que « les températures de l’air les plus basses ont été observées dans les nuits du 17 au 18 et du 18 au 19 mai. La plupart des sites se sont trouvés à des températures atteignant -1 °C à -6 °C, et ce, pour plusieurs heures (des températures près de -9 °C ont été observées en Abitibi-Témiscamingue) ». Les températures au ras du sol ont pu varier « selon le niveau de réchauffement de la masse de sol, le type de sol, son contenu en eau et la présence de résidus ».

Le blé d’automne pourrait avoir été affecté, selon son niveau de développement. Les plants les plus avancés sont à risque, soit ceux à deux ou trois nœuds de croissance. Le RAP indique que « les dommages à l’épi seront visibles à l’épiaison et se présenteront, comme du dessèchement ou des épillets manquants, sur une partie de l’épi. Les céréales de printemps présentent moins de risques au gel.

Dans le cas du maïs, ce dernier est plus sensible au froid. Il faudra attendre la levée et examiner l’état de la radicelle et du coléoptile. « Si quelques dommages sont visibles, mais sont répartis uniformément dans le champ, l’impact sera peu important puisque les plants voisins compenseront. Cependant, dans le cas de champs affectés par zones, les dommages se traduiront par une baisse de population, des pertes éventuelles de rendement et des impacts dans le contrôle des mauvaises herbes », mentionne le RAP.

L’organisme termine en recommandant de réduire les interventions pour le moment, en raison du stress vécu par le gel, dans le cas d’application d’herbicides.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.