La semaine a offert peu de répit avec un feu roulant d’annonces, allant des prévisions des ensemencements aux États-Unis, aux tarifs américains et à la réponse de Pékin face à ces derniers. En conséquence, le soya a reculé à son niveau le plus bas depuis décembre dernier pour retourner sous la barre des 10 $US. Le blé a suivi la tendance, tandis que le maïs résistait, étant mieux protégé dans les circonstances par les tarifs.
Les États-Unis ont dévoilé le 2 avril leur nouvelle politique commerciale qui impose des tarifs de 10% à tous leurs partenaires économiques et davantage pour certains pays. Le Canada et le Mexique n’ont pas été touchés par d’autres mesures, mais l’Union européenne se retrouve avec de nouveaux droits de douane de 20% et la Chine de 34%, ces derniers s’ajoutant aux tarifs déjà en place pour un total de 54%. Le pays asiatique a répliqué le 4 avril en indiquant que des tarifs similaires de 34% seraient appliqués à partir du 10 avril sur tous les biens américains. Il avait déjà riposté en mars en imposant des tarifs de 15 % sur le blé, le maïs, le poulet et le coton des États-Unis, et de 10 % sur le soya.
La réaction ne s’est pas fait attendre sur les marchés, le soya reculant fortement puisque plusieurs s’attendent maintenant à ce que la Chine annule les commandes en cours et délaisse la fève américaine pour se tourner vers l’Amérique du Sud. Les achats chinois diminuent habituellement à cette époque de l’année, puisque les récoltes sud-américaines augmentent l’offre, avant de revenir à l’automne lors de la fin de saison aux États-Unis. Les observateurs craignent que les Chinois ne délaissent pour un bon moment le marché américain, tel qu’ils l’avaient fait lors de la précédente guerre commerciale en 2017. Les Américains n’ont jamais récupéré entièrement les parts de marchés perdues.
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Une semaine après avoir engrangé de fortes hausses, les principaux grains repartent de plus belle à la baisse.
Le maïs, bien que secoué, s’en est mieux tiré. Un des principaux acheteurs, le Mexique, a été épargné par la dernière ronde de tarifs. La céréale avait auparavant reculé le 31 mars en réaction à une superficie plus importante que prévue dans les intentions de semis des producteurs américains.
Le blé avait bien débuté la semaine avec un recul des prévisions d’ensemencements par le département américain à l’Agriculture (USDA), mais a terminé la semaine dans le rouge, malgré des ventes à l’extérieur supérieures aux attentes et un dollar américain plus faible sur le marché monétaire.
Le boisseau de blé pour mai a terminé à 5,29 $US, contre 5,5825 $US sur la semaine dernière.
Le boisseau de maïs pour mai a fini vendredi à 4,6 $US, par rapport à 4,6425 $US vendredi dernier.
Le boisseau de soya pour mai a clôturé à 9,77 $US, comparativement à 10,075 $US une semaine plus tôt.