Avec une semaine relativement calme sur le front des déclarations de guerre commerciale, le marché des grains a repris un peu d’aplomb, à l’image des autres marchés financiers. Le report de représailles tarifaires européennes au 12 avril contre les États-Unis a aidé à atténuer les inquiétudes, même si l’administration américaine garde le cap sur la date du 2 avril pour annoncer ses différentes actions avec ses partenaires commerciaux. Les principaux grains ont cependant terminé la semaine de manière dispersée, avec le blé au neutre, le maïs en zone positive et le soya en léger recul.
L’incertitude qui règne sur l’économie mondiale amène beaucoup de nervosité sur les marchés, selon la firme Consus Ag Consulting, approchée par Reuters. Les courtiers hésitent à acheter des contrats à long terme, tellement le flux de nouvelles est constant et imprévisible, même durant les week-ends. Il risque donc d’y avoir beaucoup de volatilité sur les marchés en général pour un certain temps. Pour l’instant, quelques nouvelles retiennent l’attention, du point de vue agricole.
Les courtiers auront à l’œil les prévisions du département américain de l’Agriculture (USDA) sur les intentions de semis qui seront dévoilées le 31 mars. Les premières indications pointent vers une année maïs, avec 94 millions d’acres prévus pour la céréale. Il faudra voir si les développements des dernières semaines et les tarifs douaniers américains viendront bouger les intentions des agriculteurs américains. Le Bulletin des agriculteurs prévoit justement analyser les chiffres avec notre blogueur du marché des grains, Jean-Philippe Boucher, au lendemain de l’annonce. Cette présentation aura lieu en ligne le 1er avril.
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Les grains plombés par les bonnes conditions
Une semaine après avoir engrangé de fortes hausses, les principaux grains repartent de plus belle à la baisse.
Le Conseil international des céréales a prévu, pour sa part, une augmentation de la production mondiale de maïs au cours de la saison 2025/26, avec des récoltes plus importantes aux États-Unis, au Brésil, en Argentine et en Ukraine.
Parmi les autres enjeux, les récoltes progressent bien en Amérique du Sud. Autant l’Argentine que le Brésil sont actifs dans les champs. La Bourse de Buenos Aires a toutefois réduit d’un million de tonnes son estimation de récolte argentine de soya cette année, à 48,6 Mt, contre 50,2 Mt l’an dernier. Les analystes anticipent que la Chine se tournera vers ce marché au lieu des États-Unis avec ces nouvelles récoltes et les tensions commerciales avec la Maison-Blanche.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine attire aussi l’attention, avec un éventuel cessez-le-feu, bien que les améliorations concrètes sur le terrain se fassent attendre.
Le boisseau de blé pour mai a terminé à 5,5825 $US, contre 5,57 $US sur la semaine dernière.
Le boisseau de maïs pour mai a fini vendredi à 4,6425 $US, par rapport à 4,5850 $US vendredi dernier.
Le boisseau de soya pour mai a clôturé à 10,0975 $US, comparativement à 10,16 $US une semaine plus tôt.