Alors que certains gouvernements, dont l’Ontario et le Québec, ont légiféré sur le sujet, il semble que l’utilisation de certains néonicotinoïdes ne sera pas restreint aux États-Unis. L’agence américaine de protection de l’environnement, Environnemental Protection Agency (EPA), a indiqué que trois des néonics les plus associés dans la presse au déclin des abeilles étaient sécuritaires dans la plupart des cas d’application.
Les évaluations concluent que la clothianidine, le thiaméthoxam et le dinotefuran peuvent tuer individuellement les abeilles et leurs larves, mais que, dans les «utilisations les plus approuvées», ils ne «présentent pas de risques significatifs pour les colonies d’abeilles», selon les niveaux d’exposition qui devraient être trouvés dans les champs.
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Le Los Angeles Times, qui rapportait l’histoire, rappelle que la politique de l’EPA repose sur l’évaluation des risques, ce qui définit quels produits peuvent être toxiques et à quel degré. L’agence recommande d’éviter de pulvériser les insecticides lorsque les ruches sont en place pour polliniser. Elle serait plus souple sur la manière d’utiliser les produits chimiques qui se dissipent rapidement dans l’environnement, et selon les circonstances de leur application, par exemple si l’opération a lieu quand il y a moins de chance que les abeilles butinent. Les suggestions de l’EPA n’ont toutefois pas force de loi. Il s’agit d’une position moins dure sur la question, l’agence ayant reculé à la suite de pressions des producteurs, selon le quotidien.
Une popularité grandissante
L’utilisation des néonicotinoïdes s’est multipliée aux États-Unis depuis 2006, selon l’EPA. C’est le cas pour le clothianidine (Poncho de Bayer), le thiaméthoxam (Cruiser de Synenta) et le imidaclopride (Gaucho de Bayer et ValenT USA).
Selon l’EPA, 42 millions des 61 millions d’âcres de maïs sont traités chaque année avec le clothianidine (soit de 45% à 65% de toutes les cultures de maïs), et de 24 à 42 millions d’âcres de maïs sont aussi traités avec le thiamethoxam (26% à 45% de tout le maïs).
Pour le soya, 13 à 21 millions d’âcres sont traités annuellement avec le thiamethoxam (16% à 25% des cultures de soya) et 2,1 millions d’âcres avec le clothianidine (3% des cultures). L’imidaclopride est aussi utilisée. Les superficies ne sont pas connues mais l’EPA ajoute que 880 000 livres du produit ont été appliqués au soya en 2014.
Sources: Los Angeles Times, The Progressive Farmer