Des chercheurs de l’Université de l’État de Caroline du Nord ont constaté que le soya semé près des habitats des insectes pollinisateurs produisait des grains plus gros. Et ce même si la pollinisation des fleurs de soya ne nécessite pas une intervention de ces insectes. Hannah Levenson a partagé les résultats de son projet de post-doctorat dans un récent article de Farm Progress.
Plusieurs travaux de recherche ont porté sur l’importance des insectes pollinisateurs, dont les abeilles et de leur habitat, sur les cultures dépendantes, comme les bleuets et les fraises, pour assurer une bonne pollinisation et production de fruits. « Mais il y a eu très peu de recherche sur la relation entre ces insectes et le soya qui est une culture très répandue », explique Hannah Levenson. On a étudié autant les effets de la présence des insectes sur la culture que ceux de la culture sur l’habitat et la santé des pollinisateurs comme les abeilles.
L’habitat a été créé en semant un mélange de fleurs sauvages sur les bords de champs ou autre espace non cultivé ou encore dans des champs en friche. Les chercheurs ont évalué deux champs de soya à chaque site : l’un près de la bande fleurie et l’autre à au moins un kilomètre. Ils ont d’abord recensé la quantité des abeilles à chaque site et identifié les espèces présentes. Ils ont recueilli également le pollen sur les trois espèces d’abeilles les plus nombreuse pour déterminer sur quelles plantes elles préféraient butiner.
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« Nous avons remarqué une réelle distinction entre les communautés d’abeilles près des bandes fleuries et celles présentes dans les champs de soya éloignés », mentionne la spécialiste. Pour les champs de soya à proximité des habitats, on retrouvait une sorte de mélange de ces deux communautés. « Selon les échantillons de pollen recueilli, les abeilles ont visité tous les champs de soya », ajoute April Sharp, coauteur de l’étude. Mais pour les champs de soya éloignés, les abeilles ont délaissé la culture pour se diriger vers d’autres fleurs à l’extérieur de la zone à l’étude. Ce qui n’était pas le cas dans les champs de soya près des bandes fleuries.
Pour calculer l’impact sur le rendement de la culture, les chercheurs ont ramassé 30 plants de soya à chaque site et compté le nombre de gousses, le nombre de grains et le poids des grains. « Le nombre de grains par plant était équivalent pour les deux catégories de champs, mais les grains de soya étaient 6,5 % plus gros », précise Hannah Levenson. « Nos découvertes reflètent la situation de la région du Sud-Est des États-Unis et sont facilement applicables pour les producteurs de soya », conclu la chercheuse. Le rôle des abeilles pour la pollinisation des cultures qui ne dépendent pas des insectes est encore méconnu et pourrait être étudié dans d’autres régions comme le Midwest américain et ailleurs plus près de nous.
Source : Farm Progress