Les cultures de couverture peuvent stimuler la productivité d’un champ l’année suivante et même celle d’après confirme de nombreux essais scientiques. Mais quelles choisir? Le Bulletin des agriculteurs a interrogé la spécialiste Vicky Villiard, agronome au Club Durasol Drummond, sur le sujet. Voici ses préférences selon les conditions du champ.
Dans le territoire couvert par le Club Durasol Drummond, les unités thermiques maïs (UTM) varient entre 2400 et 2700. Avant de recommander une culture de couverture sur un retour de céréale, la conseillère soulève quatre questions.
1- Quelle date de semis?
« Si le semis peut se faire entre la mi-août et la mi-septembre, je vais recommander au producteur d’exploser ça, de diversifier les feuillages et les systèmes racinaires, lance-t-elle. Il pourrait, par exemple, inclure dans son mélange une céréale pour profiter de son système racinaire fasciculé, un radis dont la carotte va améliorer l’infiltration de l’eau et du pois fourrager pour aller chercher de l’azote. »
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Si le semis se fait après la mi-septembre, la spécialiste propose une approche différente. « Je donnerais priorité aux céréales étant donné qu’elles sont plus résistantes au froid durant la levée. Je pense notamment au seigle ou au blé d’automne. » Elle donne en exemple une stratégie qui consiste à semer du soya directement dans le seigle le printemps suivant et de traiter ensuite le champ au glyphosate pour détruire la céréale d’automne. « J’ai même vu un producteur audacieux récolter le seigle d’automne dans du soya semé aux 30 po. »
2- Une annuelle ou une vivace?
« C’est une question de préférence personnelle de la part du producteur, estime Vicky Villiard. Certains choisissent une espèce annuelle afin de se faciliter la vie au printemps puisque l’hiver se chargera de détruire la culture de couverture. »
3- Recherche-t-on un retour azoté?
« Dans ce cas, on va privilégier des espèces comme le pois, la vesce, la luzerne ou le trèfle, dit-elle. Mais il faut être conscient que la semence sera plus coûteuse. »
4- Y aura-t-il épandage de fumier ou de lisier?
« S’il n’y en a pas, il faut éviter le radis ou la moutarde, car ce sont des plantes nitrophiles, ce qui veut dire qu’elles préfèrent un sol riche en nitrate », indique l’agronome.
Cliquez ici pour découvrir l’avis de Sylvie Choquette sur le sujet.