Quelle technologie aimeriez-vous avoir sur votre ferme?

Publié: 10 avril 2018

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Marie-Pierre Dubeau, Christian Hébert, Billy Beaudry, Julie Bissonnette, Rémi Ouellet et Marie-Josée Parent.

Dans le cadre du 100e anniversaire du Bulletin des agriculteurs, nous avons rencontré cinq jeunes agriculteurs allumés. Ils œuvrent dans différentes productions. Puisqu’ils sont jeunes, ils ont grandi avec les technologies. Nous leur avons posé une question spécifique: «Quelle technologie aimeriez-vous avoir sur votre entreprise (qui existe ou non)?» Voici l’échange qu’ils ont eu entre eux.

Marie-Pierre Dubeau, productrice d’ail biologique et de fleur d’ail fermenté

«Si on parle de machinerie agricole, il y a quand même des nouvelles machineries en ail qu’on aimerait avoir. Des récolteuses spécialisées. Une étape difficile, c’est quand on coupe les tiges et les racines. À date, il n’y a pas grand chose qui peut remplacer l’être humain. Et avoir une bonne machine, ce serait vraiment chouette.

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Et au niveau de l’emballage. Nous on fait des paquets de 116 grammes en cello qui est disponible en épicerie, des petits formats. Une emballeuse automatisée, qui pèse les meilleures combinaisons d’ail. Ça existe. Les gros en maraîcher peuvent s’en payer. Aussi, un peu plus farfelu, il y a des drones qui peuvent survoler les champs. Je ne sais pas si ce serait vraiment utile. Ça permettrait entre autres de déterminer les parcelles le plus productives. Nous, on a beaucoup de parcelles.»

Christian Hébert, producteur de framboises d’automne et de cidres

«La signature du Domaine Hébert, c’est des mousseux. C’est une méthode artisanale. En Champagne, ils ont beaucoup investi du côté de la technologie, la robotisation avec les giropalettes. Pour revenir dans les grandes cuvées à la main. C’est une personne qui tourne chacune des bouteilles à la main, qui voit si tout va bien. Donc, toutes les grandes cuvées, ils ont laissé tomber les robots et ils sont revenus à la main.

Ce que je produis physiquement, c’est quelque chose. Il faut travailler au niveau de l’ergonomie. Et une semi automatisation des tâches. Donc on améliore les équipements. Souvent, ces équipements n’existent pas ou ne sont pas adéquats. Beaucoup de machines qui arrivent chez nous qui sont démontées et modifiées et remontées pour la ferme. J’ai plein de projets comme ça pour la ferme, dont une dégorgeuse-doseuse qu’on va modifier pour faire un produit d’encore meilleure qualité.»

Billy Beaudry, producteur de céréales, de porcs et de fèves édamame

«Ce serait d’avoir des données en temps réel sur notre plant, sur les besoins en éléments mineurs pour être vraiment capable de mettre ce dont la plante a besoin. De ne pas mettre en excès et maximiser le rendement. C’est quelque chose qui va être vraiment intéressant quand ça va arriver.

Dans les 15 dernières années, je pense que c’était l’erre des GPS. Je pense que dans les 15 prochaines années, je pense que ça va être l’erre de la robotisation en grandes cultures. On se fait toujours vendre des machines plus efficaces, plus productives. Et en même temps, on grossit tout le temps. On est toujours plus pesants. Je pense qu’on est rendu à une certaine limite. Parce que peut-être que la robotisation va nous permettre d’avoir plus de machines, plus petites pour être autant ou moins efficace.»

Julie Bissonnette, productrice de lait

«Nous, dans le lait, on en a pas mal. Les veaux vont boire. Les vaches se font traire. Mais ce serait peut-être la main-d’œuvre. Ce serait peut-être de trouver un moyen de rendre le domaine agricole plus intéressant. Pour trouver des gens qui aimeraient ça. Pas juste la production laitière, mais le secteur agricole en général. Là, il y a les Guatémaltèques, mais c’est compliqué. Mais que ce soit l’fun. Pour attirer au moins les Québécois.»

Rémi Ouellet, producteur de grandes cultures biologiques et de bouvillons

«Moi, j’ai vu une présentation la semaine passée. Avec les drones, ils sont capables d’identifier les mauvaises herbes. Ils sont capables d’identifier 9 différentes sortes de mauvaises herbes. Il y a des mauvaises herbes qui ne sont pas importantes. Mais il y a des mauvaises herbes qui sont extrêmement graves. Comme dans les petits pois, ils ne veulent pas avoir de morelle. Si tu peux ne pas avoir de morelle, tu crée de la valeur.»

Et la discussion s’est continuée. Billy croit pour sa part que la technologie aidera dans la lutte intégrée en permettant de vérifier la pertinence d’utiliser tel herbicide dans un champ donné. De son côté, Rémi souhaite un meilleur contrôle de la fraude alimentaire. Des camions dont le contenu devient biologique en passant la frontière, ça ne devrait plus se faire. Il souhaite une traçabilité qui permet au consommateur de remonter la chaîne jusqu’au producteur. Christian qui est en conversion biologique souhaite lui aussi un meilleur contrôle à ce niveau. Autant d’endroits où la technologie sera utile.

 

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.