Les défis des inondations pour le soya

Les scientifiques ont développé le R19C-1012, une nouvelle variété de soya

Publié: 25 février 2025

On voit bien les impacts des inondations suite au passage de Debby. Photo: Renaud Péloquin, Ferme de Ste-Victoire, Montérégie-Est

Le phénomène n’est pas nouveau, mais sa fréquence et l’ampleur qu’il prend amène les chercheurs à se pencher de plus près sur les impacts des inondations pour le soya et les moyens de rendre les cultures plus résilientes dans ces situations.

Les agriculteurs québécois sont bien placés pour le savoir puisque l’ouragan Debby a déversé des quantités d’eau importantes en 2024, inondant plusieurs champs de soya, un peu partout au Québec. L’année pluvieuse de 2023 est un autre exemple de l’importance de mieux comprendre le comportement du soya dans des conditions humides et des conditions météorologiques extrêmes.

Le site Farms.com a résumé les derniers développements dans ce dossier où l’accent est mis à développer des variétés de soya tolérantes aux inondations. L’accent est mis sur les aspects qui permettent de maintenir et de stabiliser les rendements, malgré des conditions météo difficiles.

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L’Université de l’Arkansas, aux États-Unis, a mené des études sur le sujet par le biais du professeur adjoint de sélection du soya, Caio Veiera. Elles ont porté sur la tolérance du soya aux inondations au début de la phase de reproduction. Les recherches ont révélé que le rendement du soya est le plus affecté par l’inondation au stade R1, lorsque la plante commence à fleurir.

Les recherches ont étudié particulièrement comment se comportait le soya utilisé dans les rotations de culture de riz, qui retiennent l’eau plus longtemps. Dans ces cas, les agriculteurs ont adopté des dates de semis plus précoces, leur permettant d’obtenir des rendements accrus et d’éviter les problèmes d’insectes en fin de saison.

Une étude menée au Centre de recherche et de vulgarisation sur le riz de Stuttgart a aussi analysé 31 génotypes de soya dans des conditions inondées et non inondées. Étonnamment, il a été démontré qu’une inondation de courte durée n’a pas d’impact significatif sur la composition des gousses de soya. Cependant, les génotypes tolérants ont subi des pertes de rendement, ce qui souligne la nécessité d’un meilleur développement de la génétique.

D’autres recherches récentes ont visé à identifier les gènes qui régulent la tolérance aux inondations à différents stades de croissance. Les scientifiques ont déjà développé le R19C-1012, une nouvelle variété de soya offrant un rendement supérieur de 75 % dans des conditions d’inondation.

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À PROPOS DE L'AUTEUR

Céline Normandin

Céline Normandin

Journaliste

Céline Normandin est journaliste spécialisée en agriculture et économie. Elle collabore également au Bulletin des agriculteurs.