L’année 2024 n’a pas été le désastre de 2023 pour le montant des indemnités versées par La Financière agricole du Québec en assurance récolte, mais elle se démarque néanmoins des années précédentes, ce qui pourrait signaler une tendance à la hausse.
La Financière a remis cette année pour 39,7 M$ en indemnités en date du 28 novembre, un chiffre qui pourrait donc être appelé à augmenter légèrement, avec un nombre d’avis de dommages enregistrés de 4505. L’an dernier, 7503 avis avaient été consignés pour un montant record de 86,5 M$. La météo s’était acharné sur les cultures en 2023 avec des excès de pluie et des épisodes de gel ayant causé des dégâts considérables dans les secteurs maraîchers et des petits fruits. En 2022 et 2021, plus de 4000 avis ont donné lieu à des indemnités de 22 et 20 M$.
L’impact des changements climatiques s’est fait sentir en 2024 avec les tempêtes tropicales Béryl et Debby qui ont déversé des quantités astronomiques d’eau sur une très courte période. Ces tempêtes se sont taillé la seconde place du palmarès d’Environnement Canada des phénomènes marquants de l’année. La tempête Debby a pour sa part dépassé la tempête de verglas de 1998 comme événement le plus coûteux de la province avec 2,5 G$ de dégâts. La Financière indique dans son bilan que la Montérégie, Lanaudière et la Mauricie ont été les régions les plus touchées par la tempête du 9 août.
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Les cultures maraîchères ont fait l’objet de 265 avis de dommages pour 16,1 M$ en indemnités pour des excès de pluie et grêle, se plaçant en première place des montants versés en 2024. Le secteur des céréales, maïs-grain et protéagineuses suit avec 2860 avis et 6,8 M$ d’indemnités. Le secteur apicole se place au troisième rang avec 97 avis et 4,6 M$ d’indemnités pour maladie et pluie. Les légumes de transformation, les pommes et les pommes de terre accusent également des pertes importantes.
Une saison à deux vitesses
La Financière a également dressé un bilan de la saison pour ce dernier état des cultures. L’hiver très doux n’a pas empêché une saison record de sirop d’érable avec une période de production plus longue qu’à l’habitude se terminant en avril. Le printemps s’est fait attendre cette année dans la partie Ouest de la province avec du temps humide, alors que l’Est et le centre connaissaient un printemps hâtif et sec. Un gel tardif a affecté plusieurs bleuetières. Des insectes ont causé des dommages aux semis et en post-levée dans les céréales, les grandes cultures et les cultures maraîchères.
La saison s’est poursuivie avec du temps chaud qui a occasionné un déficit hydrique dans les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. La tempête Debby a inondé plusieurs champs et causé des dommages. Le reste de la saison a été un long fleuve tranquille avec des conditions « propices aux récoltes au cours de l’automne ».
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