La semaine dernière à Saint-Césaire en Montérégie, l’entreprise Prograin a ouvert ses portes pour inviter les producteurs à découvrir ses installations. Au menu : centre de recherche unique au Québec, de nouvelles variétés de soya et des primes intéressantes pour les marchés d’exportation. Le Bulletin a participé à cet événement. Voici un aperçu de ce qui a été présenté.

Alain Létourneau, président et directeur général de Prograin, a profité de l’occasion pour remercier les producteurs qui produisent du soya pour l’entreprise. « Nous produisons un soya pour nourrir la planète et ça, c’est très important, je remercie sincèrement tous les producteurs. Nous pouvons être fiers de pouvoir exporter nos produits. Nous nourrissons chaque jour des milliers de personnes sans parfois en être conscients ». Pour le président de l’entreprise, le futur de Prograin est très prometteur, il entrevoit une croissance soutenue pour les années à venir.

Le plus grand centre de recherche de soya privé au Canada
Les visiteurs ont eu la chance de visiter le centre de recherche. Une équipe de 11 chercheurs et techniciens y travaille à temps plein. Depuis sa création, plus de 150 variétés ont été enregistrées. L’objectif de Prograin est de développer des cultivars de soya qui répondent aux besoins des producteurs, des transformateurs et des marchés. Une tâche qui n’est pas facile. Créer des cultivars à haut rendement et qui répondent aux exigences des consommateurs est un gros défi. L’entreprise doit tester plus de 10 000 variétés pour en commercialiser de 5 à 7 qui répondent à ses exigences. Pour accomplir sa mission, l’équipe a développé plusieurs outils informatiques pour améliorer son efficacité. Entre autres, elle est la seule entreprise canadienne semencière à exploiter un laboratoire de génotypage. La maitrise de cette technologie lui permet d’identifier rapidement des caractères désirables qui ne sont pas visibles à l’œil nu du sélectionneur, comme la teneur en sucre du grain. Prograin est aussi la seule entreprise privée à posséder un laboratoire pour évaluer la qualité alimentaire. Elle se spécialise dans les variétés hâtives et a récemment ouvert un centre d’amélioration génétique au Manitoba.

Soya demandé pour les marchés d’exportation
L’équipe des marchés d’exportation pour l’entreprise avait un message à communiquer aux producteurs. « Il nous faut plus, plus, plus de volume pour approvisionner nos marchés d’exportation ». La demande pour le soya non-ogm est en pleine croissance. Prograin est actif dans plusieurs pays asiatiques et européens avec ses soyas de spécialité. Le soya est utilisé par les clients de Prograin pour faire des boissons, du tofu, du yuba (peau de tofu), du nato, des germes de soya et la fameuse sauce soya.

La « zone client », un espace à découvrir
Chantal Martin, coordonnatrice des approvisionnements, et Marc Daviau, classificateur, ont présenté la « zone client » du site Web de l’entreprise. Cette section a été conçue spécialement pour les producteurs ayant signé une entente de production. En quelques clics, il est possible de fermer des prix, de consulter ses ententes de production et ses contrats de vente. En moins d’une heure, suite à une livraison au centre de Prograin, la quantité livrée ainsi que la classification du grain s’affichent à l’écran. En 2017, 94% des grains livrés étaient de grade #1. Pour faciliter le suivi des marchés, les cours du soya à la Bourse de Chicago sont mis à jour toutes les minutes dans la « zone client ».

Des nouveaux cultivars pour 2019
Prograin introduit deux nouvelles variétés IP en 2019. Le EZRA un soya IP de 2725 UTM qui affiche un excellent potentiel de rendement et le SIBERIA un cultivar hâtif de 2375 UTM. Maxime Gratton, directeur de territoire, a insisté sur la marge de profit avantageuse des soyas de type IP. Il estime que la marge bénéficiaire d’un soya IP est de 19% à 38% supérieure à un soya conventionnel.
Le monde de soya de Prograin c’est aussi des variétés de soya OGM avec des technologies intégrées. Pour 2019, l’entreprise introduit six variétés avec la technologie RR Extend. Plusieurs nouvelles variétés avec la technologie Enlist, qui rend le soya tolérant au 2,4-D, sont prêtes à être commercialisées aussitôt que le gène est approuvé par la Chine.

Les rendements devraient être bons cette année
Dans la grande majorité des régions qui n’ont pas été touchées par la sécheresse, on peut s’attendre à de très bons rendements, affirme Miguel Provost, directeur de territoire. Le soya tolère très bien la chaleur s’il a suffisamment d’eau. Selon son expérience, le mois déterminant pour le rendement est le mois d’août. Le soya est plus sensible au stress à ce temps-ci de l’année qu’en début de saison.