Le branle-bas de combat est lancé dans plusieurs régions du Québec. Les chantiers de maïs-ensilage ont débuté à différents endroits, que ce soit en Montérégie, au Centre-du-Québec, les alentours de Québec ou encore dans le Bas-du-Fleuve. Un producteur de Saint-Jean-Port-Joli s’est d’ailleurs filmé le 6 septembre, alors qu’il terminait un bout de champ, avec un taux de matière sèche de 38%.
La météo favorable depuis une semaine a favorisé l’avancement des épis et l’assèchement des plants pour une récolte précoce. Pour l’instant, les commentaires des producteurs semblent favorables, avec de la qualité et de la quantité au rendez-vous, ce qui a été confirmé par plusieurs d’entre eux contactés par Le Bulletin. Ce résultat trancherait après l’année décevante de 2023, caractérisée par une très grande variabilité dans les champs de maïs-ensilage.
C’est le cas de la Ferme Brunner de Sainte-Monique et de la Ferme Drapeau et Bélanger, située à Sainte-Françoise-de-Lotbinière. « Généralement ça se passe très bien, c’est une bonne année. Autant au niveau du rendement que de la qualité . À l’exception de certains champs moins bien égouttés qui ont été affectés par les précipitations abondantes de pluie. De façon générale, c’est une récolte hâtive en conséquence aux températures chaudes de l’été. Nous sommes même presque en retard dans les champs semés avec des variétés aux unités thermiques plus basses. En date d’aujourd’hui, on a 11 000 tonnes d’ensilées (+\- 70% de la récolte), c’est du jamais vu!», ont indiqué les propriétaires de la Ferme Drapeau et Bélanger.
Marie Landry Blais, agronome chez Corteva confirme que la saison, bien qu’hâtive, augure bien et tranche nettement avec 2023. Elle constate également que les chaleur a favorisé la croissance des plants de maïs avec une qualité au rendez-vous, avec peu de maladies. Une variabilité est cependant présente, selon la date de semis, ce qui pourrait affecter le rendement et la qualité finale, note-t-elle.
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Plusieurs activités ont d’ailleurs lieu ces temps-ci pour évaluer la matière sèche des plants de maïs. Semences Agrinov, situées à Saint-Thomas, a tenu une journée de tests le 5 septembre. Selon la moyenne de ces derniers, la majorité des plants signalait une humidité se situant à 33% de matière sèche. « C’est donc dire que puisque le maïs a fleuri 10 à 14 jours plus tôt cette année et que les UT se sont accumulées sans problème cet été, cela nous amène à pouvoir ensiler plus tôt », soulignait la publication sur les réseaux sociaux.
La Meunerie Hébert de Henryville procède le 11 septembre à une journée semblable qui sera jumelée à des conférences en après-midi. De 50 à 60 producteurs sont attendus pour cette activité qui en est à sa troisième édition. « À toutes les années, le nerf de la guerre, c’est de déterminer la date du début de la récolte », indique Véronique Carrier, directrice des ventes à la meunerie. Ce moment est habituellement déterminé 45 jours après le début des croix, précise-t-elle.
Selon les commentaires des représentants sur la route de la Meunerie Hébert, le verdict semble différent quant au maïs-ensilage. Les résultats de la saison 2024 seraient variables, selon les dates de semis qui ont été retardées par endroits par les conditions humides. « C’est tout un ou tout l’autre. Il semble avoir de la variabilité dans un même champ. Ça semble être une meilleure année qu’en 2023, mais c’est seulement basé sur des premières impressions. »
À la faveur du temps favorable et de la chaleur pour les prochains jours, la récolte devrait progresser encore plus dans l’ensemble de la province. Selon Environnement Canada, le beau temps devrait demeurer d’ici encore une autre semaine pour se prolonger jusqu’au samedi 21 septembre. Du temps anormalement chaud a de plus été prévu pour la prochaine fin de semaine avec des températures nettement au-dessus des normales à 27 degrés Celsius dans le sud de la province.
Mme Landry Blais rappelle que les belles journées se traduisent par la prise d’un point de matière sèche par jour pour les plants de maïs, d’où l’importance de surveiller ses champs dans les prochains jours. La maturité idéale se situe à la demie ligne de lait dans le grain et une matière sèche se situant entre 35 et 36%.
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