Un chercheur de l’Université de l’Alberta affirme que l’utilisation de probiotiques pour prévenir l’infection pourrait réduire les maladies ainsi que l’utilisation d’antibiotiques. Des recherches menées à l’Université de l’Alberta ont démontré l’efficacité d’un probiotique pour stimuler la production de lait et la santé reproductive des vaches laitières. Cette approche pourrait même aider les bovins de boucherie et d’autres animaux d’élevage.
L’utilisation de probiotiques pour prévenir les infections pourrait aider à réduire l’incidence des maladies, réduisant potentiellement les besoins de traitements avec des antibiotiques coûteux, selon Burim Ametaj, professeur de physiologie et d’immunologie nutritionnelle à l’Université de l’Alberta. « Et cela permettra d’économiser des antibiotiques pour des situations dangereuses lorsque vous êtes devant des situations de vie ou de mort », ajoute-t-il.
Cela pourrait également aider à limiter la propagation des antibiotiques dans l’environnement. L’évolution mondiale de la résistance à ces médicaments par des microbes nocifs dans des endroits allant des fermes aux hôpitaux rend les maladies de plus en plus difficiles à traiter avec les méthodes conventionnelles.
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Bien que les gens soient familiers avec des aliments, tels que le yogourt probiotique, qui sont souvent présentés comme ayant des bienfaits pour la santé, Burim Ametaj explique qu’ils contiennent une concentration beaucoup plus faible de bactéries bénéfiques que le produit qu’il a développé. Il explique que le yogourt se compose de nombreux composés et potentiellement même de certaines bactéries pathogènes, ce qui le rend nettement moins pur que son probiotique.
Fournir des bactéries bénéfiques
Le produit a été développé sur une période de 10 ans à partir de trois souches bactériennes indigènes prélevées sur l’appareil reproducteur de vaches en bonne santé, selon un communiqué de l’université. « Cela fonctionne en fournissant des bactéries bénéfiques au microbiome, la collection de microorganismes qui vivent dans le système reproducteur de l’animal, y compris l’utérus, le vagin, le col de l’utérus, les trompes de Fallope et les ovaires », peut-on y lire.
L’idée est d’améliorer la santé des bovins laitiers en renforçant son microbiome, en aidant à prévenir les infections du système reproducteur par des bactéries pathogènes, selon Burim Ametaj. Le probiotique a démontré qu’il contribue à abaisser de 50% les infections utérines post-vêlage. Il a également été constaté qu’il réduisait de moitié le taux de fièvre de lait, ainsi que l’incidence de la rétention placentaire. « Toutes ces conditions sont coûteuses pour les producteurs laitiers et parfois mortelles. Le probiotique a également réduit l’inflammation causant la boiterie », ajoute le communiqué.
Les vaches laitières ayant reçu le probiotique ont également connu une augmentation de la production de lait de quatre à six litres par jour au cours des 50 premiers jours après le vêlage. « En plus de cela, leurs veaux en ont également bénéficié, montrant un poids plus élevé et une meilleure immunité quatre semaines après la naissance », dit le communiqué.
Un autre avantage du probiotique est qu’il n’a pas d’effets secondaires, explique Burim Ametaj. Ses avantages ont été confirmés par d’autres scientifiques laitiers du monde entier, ce qui témoigne de la puissance des probiotiques. « Les bactéries sont un contributeur majeur à de nombreuses maladies animales et nous avons maintenant montré que l’utilisation de probiotiques est un excellent moyen de traiter la maladie », dit le communiqué.
Les vaches laitières ont été traitées avec le probiotique une fois par semaine, à 14 et sept jours avant le vêlage, les chercheurs suivant la même fréquence après la mise bas, a-t-il déclaré dans une entrevue. Les probiotiques ont été testés entre 2008 et 2018 dans le cadre de trois grands projets impliquant des vaches laitières du Dairy Research and Technology Centre de l’Université de l’Alberta, ainsi que sur des animaux de quatre fermes laitières commerciales de la province. Le probiotique est commercialisé sous le nom commercial ProPreg par Healthy Cow Corporation.
Burim Ametaj ajoute que le probiotique contient des nutriments pour aider à soutenir les bactéries bénéfiques et peut être stocké dans un état dormant sans réfrigération pendant deux ans ou plus. Après avoir été injectées ou perfusées dans le tractus vaginal des vaches laitières, les bactéries « se réveillent, puis elles ont beaucoup de nutriments que nous leur avons fournis ».
Le probiotique pourrait également être utilisé pour traiter les vaches dans l’industrie bovine. « Et nous ne sommes pas sûrs, nous n’avons pas testé d’autres animaux, mais cela pourrait certainement être bénéfique, dit-il. Des recherches doivent être menées pour tester cela chez d’autres animaux, mais probablement chez les chiens, les chats aussi et chez certains animaux d’élevage. »
Pour consulter l’article original en anglais : Probiotic developed for dairy cattle
Source : Western Producer, traduction par Marie-Josée Parent