La biosécurité sur votre ferme laitière comme si vous étiez à l’épicerie

La biosécurité permet au producteur laitier de prévenir l’introduction et la diffusion de maladies dans son élevage

Faustin Farison de la Faculté de médecine vétérinaire de l'Université de Montréal a remporté le Prix Coup de cœur du public, ainsi que la première place du concours Novalait, lors du plus récent Symposium sur les bovins laitiers, en novembre 2023.

Quel est le lien entre la biosécurité sur une ferme laitière et un panier d’épicerie? Le lien très sérieux entre ces deux éléments a priori disparates fait partie du premier volet de la thèse de doctorat de Faustin Farison de la Faculté de médecine vétérinaire de l’Université de Montréal. Le lien est tellement intéressant que son affiche intitulée «Le panier de pratiques de biosécurité» a remporté le Prix Coup de cœur du public, ainsi que la première place du concours Novalait, lors du plus récent Symposium sur les bovins laitiers.

Sur sa ferme, le producteur laitier se retrouve, comme au supermarché, à sélectionner les pratiques de biosécurité qu’il va appliquer chez lui. Pour cela, les travaux de Faustin Farison consistaient à utiliser un algorithme de sélection et une technique marketing appelée « l’analyse du panier du consommateur ». 

La biosécurité permet au producteur laitier de prévenir l’introduction et la diffusion de maladie dans son élevage. Pour cela, des techniques sont proposées par le vétérinaire, notamment par le programme proAction. Le vétérinaire sélectionne les actions qui ont le plus de chances d’être mises en application par le producteur. C’est à ce moment-là que la technique de l’analyse du panier du consommateur entre en jeu. « En effet, cette technique nous permet de connaître, sur la base des articles déjà sélectionnés par un client, quels sont ceux qui sont les plus susceptibles d’être ajoutés à sa liste », explique Faustin Farison. 

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La technique permet d’établir des règles de pratiques. Lorsque le producteur utilise une sélection de pratiques, il a de fortes chances d’utiliser telle autre pratique, de la même manière que si un consommateur à l’épicerie place du lait et de la farine dans son panier, il a de fortes chances de sélectionner des œufs, pour faire un gâteau, par exemple. 

Pour son projet sur les fermes laitières, Faustin Farison a utilisé 3825 questionnaires de biosécurité de proAction avec 32 pratiques de biosécurité évaluées. Cela a permis de générer 23 millions de règles, dont 63 ont été sélectionnées et 13 pratiques de biosécurité, dont l’adoption est prédite avec un niveau de confiance de plus de 70%. Par exemple, les producteurs qui adoptent le port de vêtements et de chaussures propres, qui empêchent le contact entre les animaux de différents groupes d’âges et qui ont un endroit spécifique pour les animaux malades, ont 75% des chances de ne pas nourrir les animaux avec un lait anormal ou contenant des résidus de médicaments.

Ainsi, l’approche proposée par Faustin Farison permet d’identifier, de façon personnalisée pour chaque producteur, les pratiques avec la probabilité la plus élevée de mise en place. En appliquant la technique, on peut espérer améliorer l’adoption des mesures de biosécurité dans les fermes laitières. La technique a aussi le potentiel d’être incorporée dans des programmes de prévention et de contrôle des maladies infectieuses, tel que proAction.

À PROPOS DE L'AUTEUR

Marie-Josée Parent

Marie-Josée Parent

Agronome et journaliste

Marie-Josée Parent couvre les productions laitière, bovine, avicole et porcine au Bulletin des agriculteurs.