La saison des expositions débute avec l’Expo-Printemps de Victoriaville du 17 au 19 avril 2024 alors que la crainte de transmission de l’influenza aviaire chez les bovins court dans les campagnes. C’est pourquoi les organisateurs ont dû rehausser les protocoles de biosécurité en place.
Aux États-Unis, huit États ont détecté la présence du virus de l’influenza aviaire chez des bovins. Aucun cas n’a encore été détecté au Canada.
La coordonnatrice d’Expo-Printemps, Angèle Hébert, explique qu’ils ont travaillé avec le médecin vétérinaire de l’exposition, le Dr Jean-Philippe Nolette du Bureau Vétérinaire Plessis-Vic, l’Association des médecins vétérinaires praticiens du Québec (AMVPQ) et les Producteurs de lait du Québec (PLQ) pour établir les protocoles de biosécurité.
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« J’ai eu la chance de prendre connaissance des recommandations lors d’une discussion avec Dr Nolette, et celles-ci me paraissaient complètes d’après les informations dont nous disposons », explique dans un courriel la Dre Marie-Ève Paradis, vétérinaire-conseil pour l’AMVPQ.
« Ça se transmet par le lait, explique Angèle Hébert. Nous avons donc mis en place des protocoles de désinfection des équipements de traite entre chaque vache et nous avons demandé le port de gants. » Elle ajoute que les producteurs doivent aussi respecter les exigences de ProAction à la ferme.
Pas de bovins américains
Les cinq bovins américains qui devaient participer à l’Expo-Printemps n’ont pas obtenu leur permission d’entrer au Canada. Est-ce en raison des cas d’influenza aviaire en sol américain? Angèle Hébert ne le sait pas. « De l’influenza aviaire chez les bovins, on n’en a pas [au Canada] et on n’en veut pas », dit-elle pour expliquer les mesures additionnelles.
La gestionnaire nationale du programme vétérinaire à l’Agence canadienne d’inspection des aliments (ACIA), Geneviève Toupin, explique que l’ACIA suit les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé animale qui sont de ne pas restreindre les mouvements de bovins sains entre les pays.
Geneviève Toupin explique que lorsqu’un producteur américain veut amener des animaux au Canada, il doit avoir obtenu un permis d’importation. Un vétérinaire officiel du pays doit avoir examiné le troupeau dans les 30 jours avant l’importation et le troupeau ne doit pas avoir la présence de maladies contagieuses dans les 60 jours précédant l’importation.
Ainsi, c’est vraiment troupeau par troupeau que l’exportation de bovins est évaluée. Ce n’est pas parce qu’un troupeau bovin a présenté de l’influenza aviaire que les troupeaux du même État ne pourront pas exporter d’animaux.
Geneviève Toupin ajoute que l’influenza aviaire ne présente pas la même gravité chez les bovins que chez les espèces avicoles. Environ 10% des animaux d’un troupeau bovin est affectés et une à deux semaines après l’infection, 95% des animaux retrouvent leur pleine production.
Un comité mis en place
Les inquiétudes liées à l’influenza aviaire transmise chez les bovins laitiers et de boucherie ont motivé la formation d’une équipe technique au Québec. Des vétérinaires, notamment du RAIZO bovin, dont Marie-Ève Paradis de l’AMVPQ et Elouise Molgat de Lactanet, ainsi que des laboratoires diagnostiques du MAPAQ en feront partie.
« Le mandat serait le développement et la mise en œuvre d’une stratégie québécoise de surveillance, de prévention, de contrôle et de protection de la santé publique pour l’influenza aviaire hautement pathogène chez les bovins laitiers, explique Dre Paradis. Le sujet de la biosécurité entourant la tenue d’expositions fera certainement partie des futures discussions de ce comité. »
Au niveau canadien, l’ACIA travaille de concert avec les vétérinaires en chef des provinces, les experts, les Producteurs laitiers du Canada et Santé animale Canada pour assurer la transmission d’information.
Les troupeaux bovins infectés aux États-Unis l’ont été par des oiseaux contaminés dans leur environnement. Geneviève Toupin insiste pour que les producteurs bovins respectent les mesures de biosécurité recommandées sur son site web. Elle recommande notamment de ne pas mettre d’aliments ou de points d’eau facilement disponibles pour les oiseaux sauvages à proximité des bâtiments. Si des animaux doivent être introduits dans l’élevage, elle recommande de les garder en isolement pour au moins trois semaines.
D’ailleurs, les Producteurs de lait du Québec ont également recommandé de rehausser les mesures de biosécurité. Les PLQ disent aussi se préparer à un cas possible au Québec et au Canada.
Nouvelles directives à l’ACIA
Le vendredi 19 avril 2024, l’ACIA a émis des directives à l’intention des vétérinaires privés qui soupçonnent l’IAHP chez les bovins sur son site Web externe de l’ACIA. L’information sur l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP) chez le bétail a également été mise à jour.
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